Publié dans Economie

Or - La marche vers la légalisation du secteur

Publié le dimanche, 08 novembre 2020

Près de deux millions d’orpailleurs dans le secteur informel. La gabegie domine en ce moment dans le secteur aurifère. En dehors des activités inégales, l’exportation illicite entraine un manque à gagner considérable dans la caisse de l’Etat.  En 2018, l’Agence nationale de l’or (ANOR) a enregistré 3,0517 kg d’or exportés officiellement mais le ministre des Mines et des Ressources Stratégiques(MMRS) FidiniavoRavokatra a tout de même annoncé que la quantité réelle exportée atteint 20 tonnes. Des dispositions ont ainsi été prises afin de faire le secteur un levier du développement de l’économie.

 

Suspension temporaire. Aucun opérateur n’a le droit d’exporter de l’or en ce moment selon le ministère de tutelle face à la vente illicite de notre ressource. LaBankyFoiben’iMadagasikara (BFM) et le MMRS travaillent en ce moment en collaboration avec seize opérateurs pour redonner une image positive du secteur. L’objectif étant de développer une filière d’exportation formelle et traçable. Ces opérateurs s’engagent à rapatrier la totalité des devises. Mais cela n’exclut pas pour autant les autres exploitants. « Ces opérateurs sont simplement prioritaires sur le marché parce qu’ils se sont engagés à rapatrier leur devise et de mener leurs activités dans un cadre formel. Ils ne sont pas obligés de vendre la totalité de leur produit à la banque. Cela ne signifie pas non plus que ces seize opérateurs vont monopoliser le marché. Les autres exploitants peuvent encore poursuivre leursactivités à condition qu’ils respectent la loi en vigueur. Il n’y aura pas de monopole. Nous montrons seulement qu’il est possible de mener des activités en toute légalité » explique Henri Rabarijohn, gouverneur de la BFM.

Surveillance du rapatriement de devise

Selon le gouverneur, la majorité des exportateurs ne rapatrient pas la totalité de leur devise. D’ailleurs, le poids du secteur minier peine ainsi à contribuer à l’économie restante comprise entre 4.41% et 4.84% depuis 2015. Il est alors impératif de promouvoir l’exportation de l’or pour que la filière contribue, au même titre que les revenus traditionnels d’exportation, au soutien à la balance des paiements. « Vous n’imaginez pas les pertes de l’Etat depuis toutes ces années. Notre or s’envole vers Dubaï sans que la population malagasy en tire les bénéfices. Des commerçants dans ce pays des Emiratsarabesunis affirment avoir reçu près de 10 tonnes d’or venant de Madagascar », se désole le gouverneur. Dorénavant, la surveillance sera renforcée étant donné que le rapatriement effectif des devises issues de l’exportation et leur cession sur le Marché interbancaire des devises (MID) contribueront à raffermir l’ariary.

Consolidation des réserves nationales d’or

Ces trente dernières années, le prix de l’or n’a cessé d’augmenter, jouant ainsi parfaitement son rôle de valeur refuge. L’or étant un élément de réserve des banques centrales au même titre que les devises fortes. Grâce au partenariat avec les seize opérateurs, la BFM constituera progressivement une réserve nationale d’or à travers un canal d’approvisionnement régulier. Quant au processus d’achat, l’institution financière achètera de l’or non monétaire à plus de 950 millièmes de pureté. « Le prix sera conforme au cours mondial », précise le gouverneur.

Un crédit bancaire destiné aux opérateurs

Une grande faille dans le développement des activités. Les opérateurs aurifères ont du mal à accéder aux crédits bancaires. Le comité monétaire de la BFM a alors conçu une ligne de crédit spécialement dédiée aux exploitants menant des activités dans le domaine. L’objectif étant d’inciter les opérateurs informels à entrer dans le cadre légal vu que les banques exigent la formalisation des activités avant d’octroyer un financement. « Afin d’affranchir les opérateurs informels, nous avons mis en place une ligne de crédit à leur endroit. Cela les poussera ainsi à se formaliser. Rappelons que le taux à la source de la BFM s’élève à 4,97%. Par mécanique, le taux d’intérêt des banques commerciales ne doit pas être élevé »,annonce Henri Rabarijohn.

Solange Heriniaina

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Editorial

  • Vigilance requise
    Attention ! « Mananika ny trambo ». La bête grimpe et rampe. Elle atteint la ligne rouge. Les sentinelles ne doivent pas baisser la garde. De quoi s’agit-il ! En cette semaine qui s’achève ce samedi 6 décembre débutait, le lundi 1er décembre par la célébration de la Journée mondiale de la lutte contre le Syndrome immunitaire déficitaire acquis, le SIDA. Un peu partout dans le monde, surtout dans les grandes agglomérations à risque, les autorités sanitaires organisèrent des manifestations parfois à caractère festif ou autres de nature à transmettre des messages forts sur le danger que représente le VIH / SIDA. Des mobilisations pour la conscientisation de la population notamment des jeunes, population à risque, sur la conduite à tenir. A Madagasikara, comme dans la plupart des pays à population jeune, le pays s’expose de plus en plus dangereusement aux griffes de cette terrible maladie. Ces deux dernières décennies,…

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