Publié dans Economie

Orientation professionnelle - L’entrepreneuriat n’est pas fait pour tout le monde

Publié le vendredi, 12 mars 2021


Une étude réalisée en 2016 a révélé que quatre jeunes sur dix poursuivant des études universitaires, soit environ 37 %, ont l’intention d’entreprendre. « Toutefois, il y a une grande différence entre l’intention et le passage à l’acte. Il y a un grand gap entre les deux », soutient Riveltd Rakotomanana, directeur exécutif du Centre d’Excellence en Entrepreneuriat, avant-hier, au Colbert, Antaninarenina à l’occasion du grand rendez-vous des entrepreneurs, axé sur « Les avancés et les défis de l’entrepreneuriat à Madagascar ».
En effet, de plus en plus de jeunes se ruent vers l’entrepreneuriat actuellement. Mais au final, une fois que l’euphorie des débuts dissipée, peu d’entre eux arrivent jusqu’au bout de l’aventure. La grande majorité finit par abandonner en cours de route par manque de conviction et d’engagement. La création d’une entreprise ne se limite pas seulement à une idée. La concrétisation de cette idée est un parcours semé d’embûches, nécessitant de capacités d’adaptation, de changement mais surtout de résilience et d’innovation. C’est pourquoi l’entrepreneuriat n’est pas fait pour tout le monde. « Au sein de Nexta par exemple, nous recevons entre 250 à 300 porteurs de projet par an. Malheureusement, après les entretiens individuels, seulement 5 % d’entre eux, voire moins, reviennent nous voir. Au premier contact effectivement, nous savons d’ores et déjà ceux qui sont prêts à se structurer pour entreprendre. Nous évaluons l’aptitude de la personne à mener à terme le projet, les emplois créés par le projet, les impacts sociaux et environnementaux et particulièrement la richesse intellectuelle. L’entrepreneuriat n’est pas un effet de mode. L’entrepreneur doit ainsi être prêt à évoluer et s’adapter », renchérit Carole Rakotondrainibe, manager de Nexta, l’incubateur de startup.
C’est dans ce sens que dans la Grande île, autant d’entreprises se créent et se ferment chaque année. « Moi-même, il y a eu un temps où je me suis lancée dans l’entrepreneuriat mais cela a été un échec. L’entrepreneuriat, c’est tout un processus, de l’éveil à la création. Certaines personnes sont faites pour cela et d’autres non. Et il est important d’en prendre conscience pour pouvoir avancer », témoigne Lantosoa Rakotomalala, ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat.   
Panoplie complète
Même si le nombre d’entrepreneurs engagés est encore limité, Madagascar a déjà fait un grand bond dans le milieu, en dix ans, notamment en termes d’accompagnement. « Nous disposons aujourd’hui d’une panoplie complète pour favoriser la réussite des entrepreneurs en herbe. Il est primordial que ces derniers se sentent soutenus. Dans tous les cas, tout est là pour réussir, il suffit simplement d’ouvrir les yeux. Et nous félicitons tous les acteurs qui ont contribué à la mise en place de tout cet écosystème », se réjouit la ministre. Actuellement, vu que tous les outils sont déjà à portée de main, il faut convaincre davantage de jeunes à devenir des entrepreneurs engagés. « L’industrialisation est actuellement en voie de disparition à Madagascar. Nous devons donc créer une nouvelle classe d’opérateurs et corriger les erreurs du passé », soutient Hassim Amiraly, président du Syndicat des industries de Madagascar (SIM). De son côté, le Club des Etudiants-Entrepreneurs du Rendez-vous des Entrepreneurs (CEERE) milite pour ce faire. Mais il s’agit encore d’un travail de longue haleine.
Rova Randria

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Editorial

  • Nécessité impérieuse
    L’Assemblée nationale vote la Loi de finances 2026. Après moult débats souvent houleux assortis de 24 amendements, les députés ont finalement adopté le Projet de la LFI – 2026 dans la journée du mardi 25 novembre 2025. C’est la première fois dans les annales des travées de l’Hémicycle de Tsimbazaza que de vifs débats agitaient les réunions en commission, en séance plénière des représentants du peuple. L’adoption du Projet de la LFI 2026 suscitait des intérêts particuliers des parlementaires. Le ministre de l’Economie et des Finances, le grand argentier de la République, Dr Herinjatovo Ramiarison, devait signaler une note positive et encourageante face à ce regain d’intérêt et d’attention que nos élus éprouvent à l’endroit des Finances de l’Etat, le « nerf de la guerre ». Pour la première fois dans l’histoire des législatures du pays que les députés ont bien voulu prendre conscience des responsabilités qui pèsent sur leurs…

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