Publié dans Economie

Institut de gemmologie de Madagascar - L’Etat opte pour sa dissolution

Publié le jeudi, 29 avril 2021

Une charge pour l’Etat. L’Institut de gemmologie de Madagascar (IGM) n’a jamais fait preuve d’indépendance ni de profit. Depuis sa création en 1998, ce centre de formation fonctionne grâce à des subventions. D’après les explications de Fidiniavo Ravokatra, ministre des Mines et des Ressources stratégiques (MMRS), l’Etat verse à cet institut près de 500 millions d’ariary par an.

« L’IGM est l’unique Institut accrédité par "The Gemmological Association of Great-Britain" (GEM-A) basée à Londres. Il possède un laboratoire d'identification des pierres précieuses de notoriété mondiale. Cependant, au lieu de rapporter des revenus, l’Institut représente une charge pour l’Etat. Depuis 2014 jusqu’à ce jour, les subventions s’élèvent à plus de 2 876 056 000 d’ariary, soit environ 500 millions d’ariary par an. L’IGM propose également des formations. Pourtant, nous n’avons recensé que 175 diplômés sortants de cet institut depuis 2004. Ce qui ne devrait pas être le cas »,explique-t-il. 

Ainsi, le Gouvernement a adopté en Conseil des ministres, avant-hier, la dissolution de l’IGM. Tous ses travaux seront transférés au Bureau de géologie et de gemmologie de Madagascar (BGGM). Les détails sur le devenir des offres de formation n’ont pas été détaillés par le ministre. Mais une source proche de ce dossier nous informe que les étudiants inscrits auprès de cet établissement suivront leur formation jusqu’au bout.

Concernant le BGGM, ce bureau a été créé au début du mois de mars dernier. Outre les domaines de la lapidairerie et de la gemmologie, cette institution travaille également sur les données géologiques. « Nous devons donner un nouvel élan au secteur minier. Grâce aux études menées par le BGGM, nous pouvons obtenir des statistiques fiables concernant les ressources de notre sous-sol et emmener le pays vers l’émergence », poursuit Fidiniavo Ravokatra. 

Hugues Rajaonson, économiste spécialisé en ressources naturelles, n’a pas manqué de donner son avis concernant cette nouvelle décision. Il a mis l’accent sur le contrôle des lots destinés à l’exportation, une tâche ayant incombé à l’IGM. « Il est vrai qu’il existe un service où quelques fonctionnaires vérifient la qualité des pierres, mais seulement au niveau administratif. Beaucoup d’entre eux ne connaissent même pas les pierres même s’ils sont des géologues. Par ailleurs, la transparence serait possible si on leur donne le droit de faire l’expertise des pierres à exporter. Je me demande où iront les matériels et s’il existe déjà une école privée qui va prendre le relai »,a-t-il réagi. 

Solange Heriniaina

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Editorial

  • Secteur en panne !
    En mauvaise posture, le secteur éducatif malagasy va de mal en pis. Tel un navire en panne, en Haute mer, le moteur bloqué, l’équipage perd le contrôle. Le bâtiment tangue de gauche à droite. A la dérive, il risque le naufrage. A l’époque coloniale, l’instruction publique représentait l’un des principaux points d’achoppement du pouvoir en place. A l’aube de l’occupation, le Général Gallieni, premier gouverneur général de Madagasikara, se heurtait à une difficulté majeure : déterminer quel type d’instruction ou quel modèle d’enseignement, devrait être appliqué dans la colonie (Madagasikara) ? Un enseignement élitiste, de haut niveau, ou un enseignement élémentaire, rudimentaire ? Et encore « quelle langue d’enseignement adoptée ? » Deux grandes orientations ont été primées par le Général gouverneur : dispenser un enseignement pour un cursus éducatif de haut niveau pour les enfants des colons. D’où la création des lycées à Antananarivo, le lycée Gallieni (1908) et…

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