Publié dans Economie

Qualité de l’air à Antananarivo - La situation empire de jour en jour

Publié le dimanche, 06 juin 2021


Plus qu’alarmante. L’air de la Capitale est devenu irrespirable. Et malheureusement, les habitants de la grande ville ne s’en rendent même pas compte. Effectivement, la pollution fait aujourd’hui partie intégrante de leur quotidien. Il ne faut donc pas s’étonner que la qualité de l’air se dégrade de jour en jour. Depuis le mois d’octobre où la pollution de l’air a fait parler d’elle, la situation a pratiquement empiré. « Vendredi soir, un nuage de fumée s’est répandu dans la ville, vers 17h 15. La concentration de particules fines constatées est plus de dix fois plus par rapport à la norme établie par l’Organisation mondiale de la santé, et donc dangereuse pour la santé humaine » rapporte l’INDRI, l’Initiative pour le développement, la restauration écologique et l’innovation, sur sa page officielle. Cette dernière a notamment mesuré la concentration des particules fines PM 2.5, responsables de la pollution de l’air. Le résultat ainsi obtenu est de 243,6 microgrammes/m³.
Evidemment, il s’agit d’une quantité très élevée sachant que la norme journalière fixée par l’OMS tourne autour de 25 microgrammes/m³. Pourtant, au mois d’octobre, la concentration mesurée s’est chiffrée à 160,6 microgrammes/m³. Et à cette période, la qualité de l’air était déjà insupportable pour les personnes sensibles et celles sujets à des maladies respiratoires comme les asthmatiques. Le plus inquiétant actuellement est le fait que nous ne sommes pas encore en pleine période des feux de brousse. Toutefois, cela confirme que les feux de forêts ne sont pas les seuls facteurs de la dégradation de la qualité de l’air à Antananarivo. Les fumées émises par les échappements des voitures, la briqueterie mais aussi l’incinération des ordures à l’air libre en sont également pour beaucoup.
Insuffisance
Ces chiffres démontrent que les efforts déployés de part et d’autre sont encore loin d’être suffisants. Le problème est que tous les habitants de la grande ville sont loin d’être conscients de la gravité de la situation. Si c’était le cas, aucune voiture émanant des fumées noires ne circulerait dans les rues de la Capitale, et chacun aurait son petit jardin. Mais comme l’a soutenu Vahinala Baomiavotse Rahanirina, ministre de l’Environnement et du Développement durable, « les efforts entrepris par le ministère ne suffisent plus. Cependant, le reboisement reste la principale solution face aux problèmes de pollution subis par Antananarivo. L’heure est grave. (…) Tout le monde doit donc agir à son niveau sinon nous allons tous mourir asphyxiés ». Si la prise de conscience tarde à venir, c’est toute la Capitale qui en souffrira.
En tout cas, depuis quatre mois, ce sujet est la priorité d’Alamino, l’Agora des Paysages et des Forêts de Madagascar. Cette initiative menée en collaboration avec les autorités rassemble la diversité des acteurs (administrations, société civile, ONGs, secteur privé, représentants religieux, représentants des communautés, bailleurs de fonds, etc.). Alamino développe actuellement des propositions détaillées pour réduire les feux de brousse et de forêts. Le développement de ces propositions doit être accéléré pour solutionner au plus vite ce problème.
Rova Randria

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Editorial

  • Désagrément séculaire
    Antananarivo, la ville basse, vit tous les ans les difficultés humainement gênantes dues aux caprices des eaux en période de pluie. En 1610, quand le Roi Andrianjaka, le demi-frère d’Andriatompokoindrindra, se décida de déménager le chef-lieu de son royaume d’Ambohimanga, à Analamanga, il ne comptait pas, à jamais d’ailleurs, s’installer sur la vaste plaine de Betsimitatatra mais il choisit le site d’une colline hautement perchée surplombant ladite plaine. Un choix délibéré et assumé ! Notons qu’Analamanga n’était pas un lieu inhabité. A son arrivée, des occupants s’y installaient déjà : les Vazimba. Ces derniers y vivaient paisiblement. Au moment où les guerriers – éclaireurs envoyés par le souverain d’Ambohimanga frappèrent à la porte, les Vazimba, premiers occupants de la Colline bleue n’ont pas déployé de la résistance. Ils obtinrent en revanche l’assurance de pouvoir se déménager à Antehiroka.

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