Publié dans Economie

Air Madagascar - L' avenir juridique entre les mains du Tribunal de commerce

Publié le lundi, 01 novembre 2021

Dernière chance ou pas ? A l'heure actuelle, pour tout le monde, la compagnie aérienne nationale malagasy est en redressement judiciaire, sauf que ce n'est pas encore « officiellement » le cas. Effectivement, après l'approbation du Conseil des ministres, Air Madagascar doit encore attendre la décision du Tribunal de commerce. « Les dettes de la compagnie aérienne malagasy tournent autour de 72 millions de dollars.

Cumulé avec celui de sa filiale domestique Tsaradia, ce déficit opérationnel atteint les 80 millions de dollars. Air Madagascar est aujourd'hui dans l'incapacité de s'acquitter de ces dettes. C'est pour cette raison que nous avons demandé de l'aide auprès du Tribunal du commerce en faisant une déclaration de cessation des paiements », explique Rinah Rakotomanga, vice-présidente du Conseil d'administration d'Air Madagascar, durant une interview télévisée, le week-end dernier.

Avant de prendre une décision, le Tribunal analyse d'abord en long et en large la déclaration de la compagnie ainsi que sa situation. Ensuite, trois cas peuvent se présenter. « Dans le premier cas, le Tribunal pourrait juger que la cessation des paiements n'est pas encore nécessaire. Il propose ainsi des mesures préventives. Pour le second cas, s'il considère qu'il existe encore des moyens pour redresser la compagnie, le Tribunal la place en redressement judiciaire. Et c'est ce que nous avons demandé. Malheureusement, si après enquête, il estime qu'il n'y a plus rien à faire pour l'entreprise, le Tribunal pourrait déclarer une liquidation judiciaire de la compagnie », détaille la responsable. D'après une source proche de l'affaire, cette décision serait attendue pour la mi-novembre. Dans tous les cas, l'avenir juridique d'Air Madagascar est donc entre les mains du Tribunal de commerce.

D'après les explications de la vice-présidente du CA, si la requête d'Air Madagascar de se placer en redressement judiciaire est acceptée, la compagnie aérienne sera gérée par un juge commissaire. Ce dernier veillera sur la réalisation du plan de redressement. « Le travail des mandataires sociaux et des dirigeants directs sera ainsi suspendu pour une durée indéterminé. La gestion de la compagnie aérienne ne sera pas seulement assurée par Air Madagascar elle-même, mais assistée par le Tribunal », note Rinah Rakotomanga.   

Licenciement

Cette entrevue a également été une occasion pour la responsable de clarifier la question de licenciement abordée au cours des dernières semaines, sans qu'elle n'ait pour autant donné des chiffres précis. « Nous allons nous conformer aux standards internationaux. Suivant ces standards, un avion est géré par 114 à 120 employés. Nos ressources humaines dépassent largement ces normes et nous allons y remédier. Tous nos collaborateurs sont déjà au courant, suite à une assemblée générale organisée le 4 octobre dernier. Et toutes les étapes à suivre leur ont déjà été expliquées », rassure la responsable. De ce fait, un plan mutation-technologie a été élaboré pour faciliter leur départ mais surtout leur réinsertion professionnelle, avec des formations et des accompagnements au programme. La flotte d'Air Madagascar combinée à celle de Tsaradia se compose de trois Twin Otter, de deux airbus ainsi que de six ATR en location. L'effectif des employés retenus par Air Madagascar sera adapté en fonction de ces appareils.

En attendant la décision du Tribunal, Air Madagascar prépare notamment sa fusion avec Tsaradia, pour devenir Madagascar Airlines, ainsi que la réouverture des frontières pour samedi.

La Rédaction

Fil infos

  • Corruption - 13 hauts fonctionnaires de l’Etat en prison
  • Pr Lily-Arison René de Roland - Lauréat du Prix Indianapolis 2025
  • Au lendemain de mai 1972 - Madagascar au rendez-vous des actes manqués
  • Antananarivo - Un concours de propreté pour les 192 Fokontany
  • Maminiaina Ravatomanga - « Nous répondons à nos détracteurs par nos valeurs »
  • Maison de force de Tsiafahy - Le meurtrier de Nanah déclaré évadé
  • Lac Iarivo et Village Artisanal - Deux projets phares pour transformer Ivato et Antananarivo
  • ACTU-BREVES
  • Actu-brèves
  • Vol de bovidés - Durcissement des peines en vue

La Une

Pub droite 1

Editorial

  • Poreux !
    On ne cesse de dénoncer. A l’allure où vont les choses, ce ne sera pas demain la veille où l’on s’arrêtera d’interpeler. Le Chef de l’Etat, Rajoelina Andry Nirina, patron des patrons du régime Orange, plus d’une fois, tape sur la table devant certains faits qu’il juge inadmissibles compromettant l’avenir du pays. Homme ou femme politique proche du régime ou à l’opposé du pouvoir monte au créneau et tire la sonnette d’alarme sur la persistance de certains cas troublants qui frisent la gabegie dans le pays. Société civile, simples citoyens et certains prélats d’église n’ont de cesse d’attirer l’attention de tous en particulier les dirigeants du pays sur le risque d’une dégénérescence incontrôlée. La majorité silencieuse, comme son nom l’indique observe dans le silence. En réalité, préoccupée par les actes quotidiens de survie, la grande majorité de la population n’a pas le temps de voir autour d’elle.

A bout portant

AutoDiff