Ces perspectives publiées par l’institution financière consacrent des analyses détaillées qui risquent de compromettre l'avènement d’une reprise durable dans les économies en développement. Les risques pesant sur ces prévisions sont plutôt orientés à la baisse. La pauvreté, l’insécurité alimentaire, la hausse des prix des produits alimentaires et les tensions géopolitiques pourraient peser sur la demande des consommateurs et freiner la croissance. D’ailleurs, les pays confrontés à des problèmes de surendettement pourraient avoir plus difficilement accès aux financements extérieurs. Elle montre comment la pandémie a creusé les inégalités de revenus, inversant en partie les progrès obtenus depuis deux décennies. Elle a également exacerbé les inégalités dans de nombreux autres domaines touchant au développement humain, et notamment en matière de disponibilité des vaccins, de croissance économique, d’accès à l’éducation et aux soins de santé, et de pertes d’emplois et de revenus, les femmes et les travailleurs peu qualifiés et informels ayant été plus durement touchés. Cette montée des inégalités pourrait laisser des séquelles durables : les pertes de capital humain causées par les perturbations dans l’éducation, notamment, peuvent se répercuter sur plusieurs générations. « Compte tenu des prévisions de ralentissement de la croissance de la production et de l’investissement, des marges de manœuvre restreintes et des risques baissiers considérables, les économies émergentes et en développement devront soigneusement ajuster leurs politiques budgétaires et monétaires, affirme Ayhan Kose, directeur du département Perspectives de la Banque mondiale. Une façon pour ce responsable de suggérer que les pays concernés doivent également entreprendre des réformes pour effacer les séquelles de la pandémie. Ces réformes devront s'attacher à améliorer l’investissement et le capital humain et remédier aux inégalités de revenus et de genre.
Hary Rakoto