Publié dans Economie

Agriculture - Les récoltent s’entassent faute d’infrastructures routières

Publié le dimanche, 16 janvier 2022


En péril. Les paysans producteurs subissent de plein fouet les impacts du mauvais état de principales voies routières en période de récolte. « Ici, on vend une caisse de pêche d’environ 25 kg à seulement 1 000 ariary. Les collecteurs se font rares dès qu’ils ont constaté l’état de délabrement avancé de la route. La plupart du temps, nous sommes dans l’obligation de jeter une grande partie de notre production ou de les laisser sur le marché car les ramener chez nous coûterait encore plus en termes de frais de transport » déplore Ernest Randrianaivo, petit producteur fruitier de la Commune d’Antsampandrano- Antanifotsy. Non loin de là, sur la même nationale sept, à Manandona, des milliers de tonnes de pommes de terre s’entassent aussi faute de collecte. « Pour le moment, peu de collecteurs daignent descendre dans notre Région à cause de l’état de la route. On ne sait plus quoi faire des récoltes. Sans parler des pertes considérables que nous enregistrons tant pour le stockage que pour les frais divers » s’attriste Stanislas Rakotonindriana, producteur. Une façon pour cet agriculteur de la Région de Vakinankaratra d’alerter les autorités compétentes quant à la situation à risque des acteurs de cette filière dans le contexte actuel. Ce dernier rajoute que « Rares sont les collecteurs qui arrivent jusque chez nous. Ceux qui viennent imposent des prix d’achat dérisoires. Des prix qui sont loin de nous convenir dans la mesure où ils correspondent à peine aux deux tiers de nos investissements dans la production de ces pommes de terre ». Selon lui, ces collecteurs proposent un prix d’achat de 350 ariary le kilo de pommes de terre alors qu’en temps normal ce prix est fixé à environ 500 ariary pour que les producteurs puissent rentrer dans leur frais. Ce prix de 350 ariary correspond au produit de premier choix que les consommateurs finaux d’Analamanga achètent environ à 1 400 ariary le kilo. Les producteurs qui proposent aussi des produits de second et troisième choix sont ainsi obligés de vendre ces derniers à des prix infimes de moins de 200 ariary le kilo. « Pour ma part, j’investis un peu plus de 300 000 ariary en semence, engrais chimique et produits de traitement, sans compter la main d’œuvre. A raison de 1 500 ariary le kilo de la semence. Avec le prix d’achat qu’on nous impose en ce moment, la totalité de ma production revient à seulement un peu moins de 200 000 ariary alors qu’en temps normal cela me rapporte environ 500 000 ariary pour la récolte », rajoute Stanislas Rakotonindriana. Plus de 20 tonnes de pommes de terre par jour son récoltées à Manandona présentement. Des produits frais qui ne peuvent attendre longtemps avant d’être commercialisés. La production nationale de la pomme de terre est principalement concentrée dans la seule Région de Vakinankaratra. 90 à 95 % de la production nationale. Le rendement moyen de la Région est d’environ six tonnes à l’hectare mais ce rendement varie en fonction de la saison de culture et de la fertilisation. Les débouchés sont généralement Antananarivo dans les grands marchés de la ville, Toamasina, la Région du sud du pays, les marchés de ville d’Antsirabe où les consommateurs et collecteurs achètent directement le produit .Avec la situation des infrastructures routières, les collecteurs se font rares, la production reste pourtant stable.
Hary Rakoto

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Editorial

  • Ultra-sensibles
    Le riz et la vanille, deux grandes stars, en bien et en mal, de la Grande île. Deux grands produits hautement et éminemment politiques notamment en cette période chaude pré-électorale. Et les candidats potentiels, encore non-déclarés, s’affrontent autour de ces sujets ultra-sensibles.Le riz, produit de consommation alimentaire par excellence des Malagasy, qu’ils soient du sud ou du nord, de l’est ou de l’ouest. Tout malagasy, du commun des mortels, prend le riz pour repas quotidien trois fois par jour. Etant donné l’insuffisance chronique de la production rizicole qui colle à la peau du pays, le pain le supplante peu à peu. Mais le riz reste le plat quotidien préféré des Malagasy qui se respectent. Il est très difficile au Malagasy lambda de s’en débarrasser. Par la force des choses, ce produit de « luxe », un sujet aux enjeux ultra-sensibles, devient un instrument dangereux que des politiciens n’hésitent point à…

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