Le projet de reforestation de Bôndy et Telma se situe aux abords du fokontany de Maromiandra, Commune de Boanamary, à une quarantaine de kilomètres de Mahajanga. Ce projet consiste dans sa première partie à la plantation de 50 000 arbres, soit 5 hectares de mangroves, laquelle a débuté en décembre 2021.
En plus des restaurations, Bôndy crée des « chaînes de valeur » et « routes commerciales » pour les produits issus des arbres : fruits, huiles essentielles, produits ligneux et non ligneux. Les exploitants agricoles ont ainsi intérêt à assurer le suivi et la survie des arbres, en collaborant avec Bôndy qui fournit les ressources et propose des programmes de formation. Mais le projet ne s’arrête pas là. En effet, la plus grande partie du travail se situe après la plantation, à travers la mise en place de projets sociaux pour la préservation du site de reforestation. Une analyse des besoins de la population locale a été réalisée pour la mise en place d’AGR (activités génératrices de revenus) qui s’articulent sur 3 piliers : infrastructures, énergie et économie. Le volet « infrastructures » à travers la création de points d’accès à des sources d’eaux potables, le désenclavement par la rénovation des routes et l’amélioration des infrastructures communales. Le volet « énergie » consiste à la mise à disposition de kits solaires comme alternatives au charbon de bois. Et le volet « économie » par la création de 105 emplois, à partir d’un comité de recrutement local, représentatif d’un travailleur par ménage sur 105 ménages.
Cette collaboration entre Bôndy et Telma vise une stratégie sur le long terme pour la bonne réalisation du projet. D’ailleurs, une convention a été signée avec les autorités locales sur une période de 32 ans pour la préservation du site d’une superficie totale de 350 hectares. Cette convention place également la communauté locale au cœur du projet. « La mangrove a un rôle essentiel, aussi bien social qu'écologique, dans la conservation des littoraux », explique Max Fontaine, fondateur de Bôndy. Et de poursuivre : « Tout d’abord, elle limite l’érosion des littoraux due à la houle des vagues. La mangrove possède également une valeur refuge significative et abrite une grande biodiversité animale. Certains poissons viennent s'y reproduire et les crustacés (crabes et crevettes) y assurent leur croissance. Pour finir, les mangroves ont une forte capacité d'absorption du CO2 et participent ainsi à la limitation du réchauffement climatique ».
Hary Rakoto