Publié dans Economie

Hausse de l’immobilier - Impact grandissant sur les familles à revenus moyens

Publié le dimanche, 18 septembre 2022

Matin, midi, soir, les valses des charrettes à bras transportant du mobilier à déménager se font de plus en plus fréquentes à chaque coin des quartiers de la Capitale. Un phénomène qui est presque devenu une habitude pour la plupart des Tananariviens avec les coûts des loyers immobiliers qui ne cessent d’augmenter de jour en jour. La hausse des loyers pèse lourdement sur le budget des ménages, en particulier les plus jeunes d’entre eux. Elle réduit leur pouvoir d’achat alors que les salaires n’augmentent guère. Ce phénomène est connu. L’argent des loyers n’est pas perdu pour tout le monde : c’est un revenu pour les propriétaires bailleurs.

C’est d’ailleurs désormais devenu une tradition pour la plupart des propriétaires de maison à Antananarivo de profiter de l’inflation ou d’une nouvelle année pour augmenter le loyer. Les frais d’entretien de la maison ou de l’appartement, ainsi que les impôts à payer sont les premiers motifs avancés pour justifier cette hausse qui est de l’ordre de 10 à 15%, selon le propriétaire. Cette évolution résulte en partie de l’amélioration du confort des habitations. Il est normal de louer plus cher un bien de meilleure qualité. Les logements neufs répondent à des normes plus strictes et une partie des anciens sont rénovés. Mais cela n’explique pas tout. « L’amélioration de la qualité des logements telle qu’on peut la mesurer ne semble donc pas jouer un grand rôle dans la hausse des loyers des ménages à bas revenus », explique un propriétaire qui, pour préserver le pouvoir d’achat de ses locataires, a dû piocher dans ces économies pour les travaux de rénovation en laissant le prix du loyer intact. La hausse des loyers touche les familles à revenus moyens vivant dans les grandes villes et se trouvent noyées dans l’évolution globale des prix. Elle a pour conséquence une forte baisse du niveau de vie réel des locataires une fois le coût du logement déduit et/ ou la nécessité de vivre dans des espaces contraints des petites surfaces ou en colocation tardive.

Maison de « fortune »

En effet, le logement constitue aujourd’hui le principal poste de consommation des ménages qui consacrent plus du quart de leurs ressources aux dépenses liées à l’habitation. Mais d’un autre côté, la problématique des logements est liée à la migration, l’insécurité foncière, la pauvreté, l’insuffisance d’infrastructures d’accueil et d’assainissement dans la Capitale et sa périphérie.

« La Grande île connaît une croissance démographique importante, si nous devions prendre en compte la croissance économique annoncée par la Banque mondiale pour Madagascar, soit 5,8% pour l’année dernière avec une tendance haussière, il devient urgent de programmer la construction d’une nouvelle ville, les matériaux et le savoir-faire sont opérationnels », expliquaient les autorités à l’occasion du dernier Salon de l’habitat l’année dernière. D’ailleurs, le secteur de l’immobilier est en pleine effervescence dans la Capitale de Madagascar. Même les investisseurs étrangers s’y mettent, avec l’évolution du marché qui favorise un taux de rendement élevé pour les investissements. D’un autre côté, dans les bas quartiers, la donne est tout autre. « Nous ne pouvons faire mieux, c’est notre vie quotidienne de côtoyer les inondations, la pauvreté, l’insalubrité, l’insécurité », déplore une mère de famille habitant du côté du pont de Bekiraro- Isotry. Cette mère de famille de cinq enfants est obligée de louer parmi des maisons de fortune dans le quartier, insalubres, sans eau ni électricité, ni système d’évacuation convenable.

Hary Rakoto

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Editorial

  • Dans le recueillement et dans la dignité !
    Le sang a coulé. Des vies ont péri.Dirigeants politiques en place, camp de l’Opposition toutes tendances confondues, acteurs de la société civile, simples citoyens sur l’étendue du territoire national ont commémoré ensemble dans le recueillement, le respect et dans la dignité les tristes évènements du 29 mars 1947. Les soixante-seize années qui ont coulé n’ont jamais réussi à écorner ni à affaiblir les feux sinon la flamme du patriotisme.Quoiqu’on dise, les « évènements du 29 mars 1947 » accusèrent la barbarie des colons ainsi que les « Corps expéditionnaires » africains notamment sénégalais dépêchés à Madagasikara et ce pour mater les supposés insurgés. Des représailles surdimensionnées ! Sans foi ni loi et sans autre forme de procès, les Vazaha et consorts ont écrasé des vies humaines, des civils innocents. Ils ont détruit ou incendié des habitations, des plantations, etc. Le bilan des victimes varie selon le positionnement politique. La presse…

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