Publié dans Economie

Pêche - La langouste prohibée jusqu’en décembre

Publié le dimanche, 02 octobre 2022

Interdite. Depuis samedi, la pêche, la mise en vente, la vente, l’achat, le transport ainsi que le colportage et la mise en conservation des langoustes sous toutes formes sont prohibés dans certaines Régions du pays dont l’Atsinanana, Analanjirofo, SAVA, Diana, Sofia, Boeny, Melaky, Menabe et Atsimo-Andrefana. Cette mesure suivant le décret pris par le Gouvernement depuis 2003 s’applique pendant une période de trois mois. De plus, selon une information du ministère de tutelle, chaque société de pêche, les collecteurs, les poissonniers, ainsi que tous les revendeurs de langoustes sont tenus de déclarer au plus tard le 10 octobre prochain, les stocks en leur possession à la date du 30 septembre dernier. 

Selon le ministère de la Pêche, cette fermeture est indispensable pour le développement des ces fruits de mer afin qu’ils puissent atteindre l’âge de la reproduction, ainsi que pour empêcher l’exploitation massive faite par des pêcheurs traditionnels pendant la période de ponte, allant du mois d’octobre à décembre de chaque année. Etant donné que leur exploitation est une source de devises pour Madagascar, cette fermeture de la pêche contribue au grossissement des langoustes mis sur le marché dont la taille ne devrait pas être inférieure à 20 cm. Pourtant, les pêcheurs prennent les langoustes hors calibre ou moins de 20 cm ou des femelles en ponte. Notons que ces crustacés sont les principaux produits d’exportation de la Région d’Anosy, située à l’extrême Sud-est du pays, et qui font vivre trois Districts, notamment Amboasary-Sud, Betroka et Taolagnaro.

Conservation

Pour le cas de Taolagnaro, 90 % de sa production de langoustes sont exportés, et les 10 % restants sont destinés pour la consommation locale. La Grande île compte 5 espèces de langoustes néritiques, lesquelles se trouvent dans la Région du Sud-est. Mais les langoustes rouges sont les plus prisées à l’extérieur. Par ailleurs, outre la pression de pêche, le non-respect des textes réglementaires pèse aussi sur la filière. C’est pour cette raison que depuis 2014, les autorités ont mené la conduite des cages flottantes, en adoptant la gestion communautaire pour essayer d’atténuer les impacts perpétrés par la capture massive des femelles œuvées. Il s’agit donc de conserver dans une cage flottante les femelles œuvées capturées, ensuite attendre quelques jours pour qu’elles aient le temps de lâcher les œufs dans le double fond de la cage. Une fois que les œufs soient relâchés, les langoustes peuvent être commercialisées et le double fond va conserver les œufs jusqu’à l’écloserie. 

A part la protection des femelles œuvées et le repeuplement de la zone, cette approche va permettre de procéder à une étude biologique identifiant le temps approximatif d’éclosion. Par ailleurs, sur le marché mondial, le cours de la langouste de Madagascar s’est amélioré mais varie suivant le calibrage du produit et le type de présentation et de conditionnement. La tendance du marché s’oriente désormais vers les langoustes crues, si auparavant les consommateurs mondiaux ont cherché des produits pré-cuits. Toutefois, la Grande île n’est pas en reste pour satisfaire ses clients internationaux. Ainsi, cette année, 30 % de ses exportations sont déjà composées de langoustes crues.

Hary Rakoto

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Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

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