« D'après nos prévisions qui sont déjà inscrites dans le calendrier de réalisation, l'idéal serait d'aboutir à un contrat de concession vers la fin de ce semestre, et ce de manière à pouvoir arriver à nos objectifs de 2028 pour la première production. Au-delà de ce délai, il serait un peu plus compliqué de mettre en place toute la procédure à la vue des périodes électorales qui vont se tenir à la fin de l'année », rajoute le directeur général du CGHV. Mais pour l'instant, force est de constater que les deux années de retard cumulé jusqu'à présent, qui équivalent presque la moitié du coût des investissements de départ, soit un peu plus 200 millions de dollars, n'ont pour effet que de plomber le projet en entier. Dans tous les cas, la CGHV reste optimiste quant à l'opérationnalité du barrage. Et l'attente va encore être longue car on n'arrive toujours pas à décider la date du démarrage des travaux de construction du barrage hydroélectrique.
Négociations stagnantes
Les phases de négociation et de préparation prennent plus de temps que prévu. D'ailleurs, à l'occasion du lancement de la seconde phase du projet de renforcement du réseau électrique (PRIRTEM), le nouveau ministre de l'Energie, Solo Andriamanampisoa de déclarer : « Pour l'intérêt du pays, pour l'intérêt des usagers de la JIRAMA, s'il faut que les négociations soient encore rallongé de quelques années, l'Etat pourrait s'y prêter ». En plus du volet social, il est à rappeler que le projet « Volobe » en amont est en mesure d'assurer l'équilibre financier et opérationnel de la JIRAMA, et ce, par l'augmentation de l'accès à l'électricité fiable, verte et avec un coût compétitif. Il apporte aussi 25 % de l'objectif cible de production électrique, soit 120 MW sur les 400 MW. D'un autre côté, abordant la délicate question sur les prix au kilowatt, à l'origine du blocage, Rémy Hubert a précisé « que le contrat est quasiment bouclé à 99 %. Mais il reste des détails à peaufiner, en particulier ces prix. La JIRAMA aura des tarifs conformes à ceux qui se font sur le plan international en la matière, notamment trois fois moins coûteux, en tout cas, que l'électricité produite par le fuel-lourd ou le gas-oil ». Autant pour la préservation de l'environnement que pour ménager le pouvoir d'achat des consommateurs, ce genre d'investissement, assez lourd certes, offre de nombreux avantages.
Hary Rakoto