Publié dans Editorial

Quelle marge de manœuvre ?

Publié le dimanche, 22 juin 2025

Dans sept jours francs à compter de ce jour se tiendra le second round de la négociation relative au sort réservé des cinq îles Eparses : Juan de Nova, Europa ou Ampela, les Glorieuses ou Sambatra, Bassas da India ou Bedimaky et Tromlin ou Loza. La première phase du dialogue se tenait en 2019 à Antananarivo. D’aucuns n’ignorent que la réunion se terminait en queue de poisson. Chacun campe sur sa position.

 

Madagasikara revendique de plein droit la notoriété sur les îles Eparses. Et cela depuis la Deuxième   République du temps du régime socialiste de l’Amiral feu Ratsiraka Didier auprès de l’Organisation des Nations unies (ONU). En fait, la République démocratique de Madagasikara (RDM) a saisi l’assemblée générale de l’ONU sur la pleine souveraineté des Iles Eparses suite au refus de la France à respecter le droit inaliénable de Madagasikara. Les dures et âpres négociations ont été menées d’une main de maître par l’éminent juriste malagasy Ranjeva Raymond, professeur agrégé de Droit de son état. En dépit du rejet catégorique de la France, l’ancienne puissance coloniale et membre permanent du conseil de sécurité, la Grande île a eu gain de cause et, tenez-vous bien, par deux reprises !

L’assemblée générale de l’ONU par la résolution 34 / 91 du 12 décembre 1979 a voté pour la souveraineté des Iles Eparses à la République malagasy par 93 voix contre 7. Ce vote fut confirmé par une autre résolution de l’AG – ONU portant numéro 35 / 123 du 11 décembre 1980. Certes, les résolutions n’ont pas force coercitive. Elles invitent la France de procéder à la négociation pour la restitution de ces îles à Madagasikara. Laquelle restitution que la France rejette. Elle s’assoit sur les votes à la majorité de l’AG – ONU, l’organe suprême des Nations unies. Jusque tout récemment en octobre 2019, le Chef de l’Etat français Macron déclarait haut et fort « ici c’est la France ! » lors de son visite sur les îles « Glorieuses ».

Lors des négociations afin de rétablir les termes des « Accords de coopération » en 1960, la France a su éluder la question des Iles Eparses. Elles ne figuraient pas dans le texte de transfert de compétence entre la France, ancienne puissance coloniale et Madagasikara. D’autant que les membres de la délégation n’ont pas cru nécessaire d’insister sur la souveraineté de la nouvelle République sur les îles tant convoitées. Ce n’était qu’en 1972-73 que les membres de la délégation pour le renouvellement des Accords de coopération dirigée par Didier Ratsiraka, ministre des Affaires étrangères à l’époque, ont soulevé le cas des Iles Eparses. La partie française refusait la restitution jusqu’à ce jour. Le Président Français récemment sur le sol malagasy l’a encore réitérée. C’est une décision arrêtée ! Madagasikara, jusqu’à ce jour campe aussi sur sa position : les Iles Eparses font partie du territoire national malagasy. C’est une position tranchée !

Question. Quelle marge de manœuvre pourraient--ils jouer les membres des deux délégations ? Entre une « décision arrêtée » et une « position tranchée » y aura-t-il marge d’actions ? Des observateurs doutent sinon craignent l’instauration, au final, d’un  dialogue des sourds. 

On ne peut qu’espérer qu’il y ait une bonne volonté, des deux côtés, de faire avancer les choses. 

 

Ndrianaivo

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Editorial

  • Déficit de confiance
    Les investisseurs boudent. Apparemment, ils hésitent mille fois et réfléchissent soixante-sept fois avant de débarquer sur la Grande île pour placer sinon fructifier leurs précieux capitaux. La directrice générale de l’Economic development board of Madagasikara (EDBM), Josielle Rafidy, devait avouer récemment et publiquement que les investisseurs, du moins les vrais et potentiellement importants, tardent à venir au pays. L’EDBM est l’agence nationale chargée de promouvoir les investissements à Madagasikara. De ce fait, l’EDBM a pour objectif de renforcer la compétitivité du secteur privé, d’accroître l’investissement privé et étranger direct et d’accompagner les investisseurs. A ce titre, l’EDBM propose des services qui pourraient être utiles aux investisseurs tels que des conseillers spécialisés et un guichet unique dans l’objectif précis de faciliter l’implantation et l’expansion des entreprises. En somme, tout y est pour accueillir, comme il se doit, les investisseurs ayant choisi la Grande île pour placer et pour fructifier leur argent.…

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