Face à ces réglementations imminentes, l'industrie de la vanille à Madagascar se mobilise rapidement pour prendre des mesures appropriées. Elle a déjà soumis une demande de dérogation et de tolérance à la Commission européenne (CE). De plus, une enquête en profondeur est actuellement en cours, en collaboration avec le Comité de Liaison Entrepreneuriat-Agriculture-Développement (COLEAD). Cette enquête vise principalement à déterminer si la présence de nicotine détectée dans la vanille est d'origine naturelle, comme c'est le cas pour d'autres plantes telles que les tomates et les câpres, ou si elle résulte d'une contamination extérieure.
Les conclusions de cette enquête seront ensuite présentées à la Commission dans l'espoir d'obtenir une révision des seuils de nicotine autorisés pour la vanille. A plus long terme, Madagascar envisage de diversifier ses marchés au-delà de l'UE. Actuellement, l'Union européenne représente environ 40 % des exportations totales de vanille du pays. Si les nouvelles normes devaient être pleinement appliquées, cela pourrait engendrer des pertes économiques substantielles. Par conséquent, l'industrie explore des opportunités pour élargir ses débouchés, malgré le caractère de niche de la vanille naturelle. La demande persistante pour ce produit laisse entrevoir la possibilité d'une restructuration de l'industrie. Il convient de noter que, lors de la saison 2021/2022, Madagascar a réussi à exporter 2.400 tonnes de vanille, atteignant ainsi une valeur totale de 600 millions de dollars, d'après les données du ministère de l'Industrialisation, du Commerce et de la Consommation (MICC). La résolution de la problématique des LMR de nicotine représente ainsi un enjeu crucial pour l'avenir de l'industrie de la vanille à Madagascar.
Hary Rakoto