En effet, la nouvelle loi prévoit le recrutement de 6 650 agents de l’Etat, dont 4 500 par voie directe et 2 150 via des concours administratifs. Cette initiative, visant à renforcer les effectifs des institutions et ministères, répond à la nécessité de compenser les départs à la retraite et de maintenir la continuité des services publics dans des secteurs jugés prioritaires. Cependant, elle s’accompagne d’une hausse inévitable de la masse salariale de l’Etat, un point qui fait grincer des dents certains observateurs économiques. Le crédit alloué à la masse salariale pour 2025 est fixé à 3 846,40 milliards d’ariary, soit une augmentation de 31,86 milliards d’ariary (+0,84 %) par rapport à l’année précédente.
Coût de la vie
Si cette hausse peut sembler modérée en pourcentage, elle survient dans un contexte de fragilité économique marqué par une inflation galopante, une monnaie affaiblie et une augmentation continue du coût de la vie. Les partisans de cette mesure la justifient par des « facteurs structurels » tels que les indemnités de retraite, les avancements de carrière et les cotisations sociales, mais ces justifications peinent à convaincre dans un climat où la gestion des finances publiques manque de transparence. Pour de nombreux économistes, cette augmentation de la masse salariale soulève une question cruciale : à quel prix l'Etat peut-il se permettre d'alourdir ses dépenses salariales sans compromettre d’autres secteurs vitaux, notamment les investissements dans les infrastructures et le développement social ? Certains craignent que ces recrutements massifs, bien que nécessaires pour maintenir des services publics fonctionnels, n’aggravent encore le déficit budgétaire déjà préoccupant du pays. En parallèle, le Gouvernement semble miser sur une politique de recrutement pour soutenir la croissance économique. Toutefois, ce pari est risqué dans un pays où la croissance reste faible et les recettes fiscales limitées.
Hary Rakoto