Publié dans Economie

Industries locales - Le SIM hausse le ton face à l'injustice fiscale

Publié le dimanche, 18 mai 2025
Le SIM ne demande pas de privilège, juste que les règles du jeu soient les mêmes pour tout le monde Le SIM ne demande pas de privilège, juste que les règles du jeu soient les mêmes pour tout le monde Crédit photo : MICC

Incisif. Lors des journées des branches de production, le Syndicat des industries de Madagascar (SIM) n’a pas mâché ses mots. Son président, Tiana Rasamimanana, a ouvertement dénoncé la disparité criante entre les producteurs locaux et les importateurs. Au cœur du problème : un système fiscal taillé sur mesure pour favoriser les acteurs de l’import-revente au détriment des industriels nationaux. « Il ne s’agit pas de pointer du doigt les importateurs, mais nous exigeons simplement les mêmes règles du jeu pour tout le monde », affirme le président du SIM. Les industriels sont aujourd’hui étranglés par des taxes et redevances jugées "plus lourdes, plus nombreuses, et surtout plus injustes", selon les propos d’un membre du syndicat qui a souhaité garder l’anonymat. Un entrepreneur de la zone industrielle d’Ankorondrano ajoute : « On produit localement, on crée de l’emploi, mais au final on est punis fiscalement pendant que d’autres se contentent d’importer pour revendre à meilleur prix ». Autant dire que pour le SIM, cette situation mine dangereusement les efforts de relance industrielle du pays et ruine la compétitivité des entreprises qui tentent pourtant de jouer le jeu de la production nationale.

Règlements commerciaux

Face à ce constat, le SIM appelle à une révision urgente des règlements commerciaux. Ce n’est pas une simple doléance sectorielle : il s'agit d'une alerte pour toute l’économie nationale. « On ne demande pas de privilège, mais de l’équité. Si l’on veut vraiment soutenir l’industrie, alors il faut que le cadre réglementaire arrête de nous freiner », martèle le président du syndicat. Les produits fabriqués à Madagascar ont des atouts réels, notamment en termes de qualité et de disponibilité, mais ils ne peuvent rivaliser avec des biens importés qui échappent à certaines charges. Cette politique de deux poids deux mesures provoque une concurrence biaisée, qui, à terme, nuit à la souveraineté économique du pays. D’autant plus que, dans le contexte actuel de crise et de tension sur les devises, favoriser la production locale relève aussi du bon sens stratégique. A l’heure où les discours politiques vantent à tout-va le "Made in Madagascar", les industriels, eux, attendent des actes concrets. Et tant que la fiscalité ne sera pas réformée pour corriger ces inégalités, la relance industrielle restera, selon les termes d’un chef d’entreprise, « un rêve creux de technocrates déconnectés du terrain ».

 

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Editorial

  • Secteur en panne !
    En mauvaise posture, le secteur éducatif malagasy va de mal en pis. Tel un navire en panne, en Haute mer, le moteur bloqué, l’équipage perd le contrôle. Le bâtiment tangue de gauche à droite. A la dérive, il risque le naufrage. A l’époque coloniale, l’instruction publique représentait l’un des principaux points d’achoppement du pouvoir en place. A l’aube de l’occupation, le Général Gallieni, premier gouverneur général de Madagasikara, se heurtait à une difficulté majeure : déterminer quel type d’instruction ou quel modèle d’enseignement, devrait être appliqué dans la colonie (Madagasikara) ? Un enseignement élitiste, de haut niveau, ou un enseignement élémentaire, rudimentaire ? Et encore « quelle langue d’enseignement adoptée ? » Deux grandes orientations ont été primées par le Général gouverneur : dispenser un enseignement pour un cursus éducatif de haut niveau pour les enfants des colons. D’où la création des lycées à Antananarivo, le lycée Gallieni (1908) et…

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