A Madagascar, beaucoup de grandes entreprises sont encore dirigées par des étrangers. Pourtant, les Malagasy ont du talent et de l’ambition, que ce soit sur place ou dans la diaspora. Alors, pourquoi les Malagasy ne prennent-ils pas plus souvent la tête de leurs propres entreprises ? Ce sujet a été discuté samedi dernier lors de « Samedi Oser parler », une initiative de JPM – Juniors pour Madagascar. L’idée était de comprendre ce qui bloque les jeunes entrepreneurs et pourquoi ils ont du mal à diriger de grandes entreprises. Herizo Randria, entrepreneur et vice-président de l’Ordre des architectes malagasy, explique que créer une entreprise demande beaucoup d’argent au départ. « Beaucoup de jeunes malagasy n’ont pas assez d’argent ni de réserves pour commencer leur business », dit-il. Il ajoute que les banques, les fonds d’investissement et les incubateurs (structures d’aide aux jeunes entreprises) existent, mais pas assez dans tout le pays, surtout en dehors de la Capitale Antananarivo. Du coup, les jeunes entrepreneurs ont du mal à trouver les financements nécessaires. Les étrangers, eux, ont souvent plus de garanties et d’argent pour démarrer.
Un réseau fermé
Nina S, consultante en digital, dit que le réseau est très important à Madagascar, mais que c’est difficile d’y entrer. « Il faut parfois faire des compromis, vendre son âme, pour se faire une place », déclare-t-elle. Ceux qui n’ont pas de contacts ou de soutien doivent souvent chercher ailleurs leurs chances. Cela rend la situation difficile pour les jeunes qui veulent réussir dans leur pays. Ce n’est pas pour blâmer qui que ce soit, mais pour réfléchir ensemble. Madagascar a besoin que ses jeunes, ici ou à l’étranger, prennent la place qu’ils méritent dans l’économie. Pour cela, il faut plus d’aides financières, plus de structures d’accompagnement dans toutes les Régions, et un accès plus facile aux réseaux professionnels. Avec ces soutiens, les jeunes entrepreneurs malagasy pourront mieux réussir. « Aujourd’hui, les jeunes de 18 à 30 ans représentent environ 13 % de la population. Ils sont nombreux à vouloir entreprendre. Il est temps de leur donner les moyens de construire l’avenir économique de Madagascar », a ajouté Herizo Randria
Carinah Mamilalaina