Publié dans Economie

Problématique des entreprises - Hausse des coûts et baisse des marges pénalisent les PME

Publié le dimanche, 31 août 2025
La Commission de supervision bancaire et financière (CSBF), régulateur du secteur bancaire et financier, et les acteurs économiques en concertation à Andakana en juillet dernier La Commission de supervision bancaire et financière (CSBF), régulateur du secteur bancaire et financier, et les acteurs économiques en concertation à Andakana en juillet dernier Crédit photo : BFM

Au premier trimestre 2025, la Banque centrale de Madagascar (BFM) a publié son enquête de conjoncture sur les entreprises, révélant que la majorité d’entre elles font face à un ralentissement de leurs activités. Réalisée à Antananarivo et dans plusieurs régions économiques, cette enquête trimestrielle, présentée le 19 août dernier, met en lumière une situation contrastée où les coûts de production s’alourdissent alors que la demande reste atone. Elle interpelle autant les décideurs politiques que les acteurs économiques sur la nécessité de trouver un équilibre pour relancer la croissance. Selon le rapport, les entreprises industrielles, commerciales et de services subissent une pression accrue liée à la hausse des prix des intrants importés et à des charges d’exploitation plus lourdes. La dépréciation continue de l’ariary alimente également ce renchérissement. Parallèlement, la consommation intérieure demeure limitée, freinée par le pouvoir d’achat en berne des ménages. Résultat : les marges des entreprises se contractent et les perspectives d’investissement sont reportées. « Nos charges de production ont augmenté de près de 20 % depuis l’année dernière, mais nous ne pouvons pas récupérer cette hausse sur les clients déjà fragilisés », explique le responsable d’une PME textile à Antsirabe. « Nous devons trouver des solutions pour survivre, mais à long terme cela pèse sur notre compétitivité », ajoute-t-il. La situation n’est pas homogène pour tous les secteurs. L’agro-industrie et le commerce alimentaire montrent une résilience relative, soutenus par une demande stable sur les biens de première nécessité. En revanche, le BTP et les services orientés vers la consommation non essentielle enregistrent un ralentissement marqué.

 

Trésorerie fragilisée

 

La Banque centrale note que les trésoreries des entreprises se fragilisent et que la prudence reste de mise dans les décisions de recrutement et d’investissement. Selon un membre du cercle de réflexion des économistes de Madagascar, cette enquête confirme la vulnérabilité structurelle de l’économie malagasy : « La dépendance aux importations expose les entreprises aux chocs extérieurs. Sans une politique industrielle claire et un soutien au secteur productif local, cette situation risque de se prolonger. » Les témoignages des entrepreneurs traduisent aussi un besoin de visibilité. Jean-Claude opérateur dans le BTP, souligne : « Nous travaillons avec des marges très serrées, et chaque appel d’offres devient une bataille. Les délais de paiement des donneurs d’ordre publics compliquent encore la situation. » Du côté des perspectives, certains entrepreneurs gardent néanmoins un espoir mesuré. « Si la stabilité macroéconomique est maintenue et que des mesures de soutien ciblées sont prises, notamment sur l’accès au financement et la maîtrise de l’inflation, il sera possible de redonner confiance aux investisseurs », estime un responsable de groupement patronal cité dans le rapport. La publication de la Banque centrale intervient dans un contexte où Madagascar cherche à attirer davantage d’investissements directs étrangers tout en stimulant l’économie locale. Cette enquête, véritable baromètre de l’activité économique, met en évidence les défis immédiats mais aussi les leviers potentiels pour une relance durable. Les prochains mois seront décisifs pour savoir si les entreprises malagasy parviendront à surmonter cette période de tension ou si le ralentissement s’installera durablement.

 

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Editorial

  • Post – pillage
    Le redressement post-pillage s’organise. Une cellule du genre comité de pilotage se met en place pour étudier au cas par cas et évaluer le cas échéant les besoins en collaboration avec les représentants directs des « sinistrés ». Constatant les dégâts potentiellement dévastateurs et les ruines subies en un coup de vent par les opérateurs, le Gouvernement prend ses responsabilités. Dans les faits, l’Etat va agir en tant que facilitateur dans toutes les démarches auprès des banques ou autres institutions dispensatrices de crédit. Il (l’Etat) prendra en charge en totalité les intérêts bancaires. L’objectif étant de permettre aux opérateurs ou propriétaires victimes de vandale, de braquage ou de pillage de se remettre dans les meilleurs délais.

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