Publié dans Economie

Aéroport d’Ivato - Les voyageurs dans l’expectative

Publié le samedi, 27 septembre 2025

L’Autorité de l’Aviation Civile de Madagascar (ACM) a confirmé hier qu’aucun NOTAM (Notice to Airmen) n’a été émis concernant l’aéroport international d’Antananarivo-Ivato, en précisant que la plateforme reste pleinement opérationnelle et que ses activités se poursuivent dans le respect des normes internationales de sûreté et de sécurité. L’ACM rappelle que toute décision de restriction ou de fermeture relève uniquement des autorités compétentes et qu’une communication officielle serait diffusée en cas d’évolution.

Cependant, Ravinala Airports, gestionnaire des infrastructures, a indiqué que la situation socio-politique actuelle engendre des perturbations sur plusieurs liaisons aériennes. Tous les vols intérieurs ont été annulés, tandis que certains vols internationaux ont été reportés ou déroutés vers d’autres aéroports régionaux. À titre d’exemple, le vol AF 934 d’Air France, parti de Paris, a dû atterrir à La Réunion au lieu d’Antananarivo, en raison des émeutes en cours dans la capitale. Ces annulations et détournements inquiètent les passagers, invités à contacter directement leur compagnie pour vérifier l’état de leur vol. « C’est très compliqué, je devais rejoindre mes proches à Tana mais mon vol a été dévié, ce qui m’occasionne des frais imprévus », explique un voyageur arrivé à La Réunion. Un agent au sol confie pour sa part que « la logistique devient lourde à gérer entre bagages, passagers et réclamations, ce qui impacte les petits commerçants de l’aéroport, dont le chiffre d’affaires baisse. »

Risques économiques

Au-delà des désagréments pour les voyageurs, cette situation représente un risque économique majeur. L’aéroport d’Ivato constitue la principale porte d’entrée aérienne du pays, et toute perturbation affecte directement les recettes en devises, le tourisme et le transport de marchandises. Les vols internationaux, qui génèrent les revenus les plus élevés, rapportent à la fois grâce aux billets, au fret et aux dépenses des passagers. Leur annulation ou leur détournement entraîne donc une perte sèche pour l’économie nationale.

Les vols intérieurs jouent, eux aussi, un rôle essentiel dans la desserte du territoire, et leur suspension fragilise le secteur touristique local ainsi que les échanges commerciaux régionaux. Selon un responsable du secteur, « fermer Ivato ou réduire drastiquement son activité serait un coup dur pour toutes les activités exportatrices, touristiques et de fret. » La reprise post-COVID était déjà plus lente à Madagascar que dans d’autres pays africains, et les incertitudes actuelles risquent de retarder encore ce processus.

Les risques vont au-delà des pertes immédiates, avec une hausse possible des coûts d’assurance pour les compagnies, un renforcement des mesures de sécurité, un désengagement potentiel d’opérateurs étrangers, et un renchérissement des prix pour les consommateurs locaux. Si la crise venait à durer, le pays pourrait connaître un ralentissement marqué de sa croissance, avec un impact direct sur l’emploi et sur les recettes fiscales liées aux activités aéroportuaires et touristiques.

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Editorial

  • Opération délicate
    Le faux et l’usage de faux envahissent l’Administration, grand « A » s’il vous plaît, à savoir le domaine général qui englobe tous les secteurs d’activités de l’Etat ou de la République. Faux et usages de faux, du jargon populaire « fosika », faux diplômes ou certificats de fin d’étude gangrènent presque tous les Corps de métier de l’Administration entre autres les départements clés comme l’Enseignement supérieur, l’Education nationale, la Justice, la Régie financière, les Forces de défense et de la sécurité (FDS), etc. Les concours d’entrée dans l’administration publique sont infestés de faux dossiers. Des diplômes de Baccalauréat, de Licence, de Master I ou II se trouvent les plus menacés. Il y a eu même certains de faux diplômes de Doctorat !

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