Publié dans Economie

Crise de liquidité- Les guichets automatiques de banques pris d’assaut

Publié le dimanche, 28 septembre 2025

 

 

Depuis hier, un changement marquant a été observé à plusieurs endroits de la capitale pour ceux qui retirent quotidiennement de l’argent pour faire leurs courses habituelles. En effet ces guichets automatiques de banques (GAB) limitent les retraits à un plafond de 200 000 ariary par carte. Toute tentative de retirer davantage se solde par un refus. Cette restriction accentue des inquiétudes déjà présentes autour de la sécurité. Nombre de personnes évitent de conserver de grosses sommes à domicile ou sur elles, craignant vols, agressions ou troubles.

Cette crise de liquidité, combinée à la montée des tensions sécuritaires, complique la gestion de la vie quotidienne, notamment pour les ménages vivant de petits revenus journaliers ou n’ayant pas de compte bancaire. Face à cette situation, l’Association Professionnelle des Banques (APB), en coordination avec la Banky foibe (BFM), a tenté de rassurer l’opinion. Selon leurs déclarations, les réserves de liquidité existent, les distributeurs sont réapprovisionnés autant que possible et les services essentiels demeurent assurés. Le BFM affirme disposer des ressources nécessaires pour couvrir les besoins en billets. Toutefois, le réapprovisionnement des DAB dépend aussi de conditions de sécurité minimales, parfois difficiles à garantir dans certaines zones sensibles.

 

Contrainte

 

Cette limitation touche en premier lieu ceux qui vivent au jour le jour et n’ont aucune marge pour constituer des réserves. Dans les marchés de quartier, les clients ne peuvent plus régler en une fois leurs provisions pour la semaine ou le mois, et doivent revenir fréquemment avec de petites sommes. « Retirer 200 000 ariary ne suffit pas pour acheter du riz et de l’huile. L’argent s’épuise rapidement et il faut revenir un autre jour », explique Ravo, vendeuse à Andohatanjona, en soulignant que les prix augmentent, que le transport coûte plus cher et que les achats fractionnés reviennent souvent plus chers à l’unité. Les commerces de proximité, petits restaurants ou autres grossistes observent une baisse des ventes en gros. Leurs clients disposent de moins de liquidités. « Si l’argent reçu des clients diminue, les ventes diminuent aussi », résume Mohamed, grossiste à Ampitatafika. Dans ce contexte, certains consommateurs réduisent leurs déplacements par crainte de vols, se privant ainsi de produits meilleur marché et aggravant leurs dépenses alimentaires. Sur le plan macroéconomique, cette rareté de liquidités reflète des déséquilibres plus larges comme l’inflation persistante, mais surtout la psychose créée par la situation de tension actuelle. Un haut cadre d’une des banques primaires admet des difficultés, tout en affirmant que les banques travaillent à un retour à la normale et rappele que la confiance des usagers reste essentielle pour stabiliser le système. En attendant, la population est contrainte de s’adapter, souvent en payant plus cher ou en réduisant ses besoins, dans un quotidien marqué par les incertitudes.

 

 

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Editorial

  • Drapeau blanc !
    L’intitulé de notre édito d’aujourd’hui pourrait choquer ou … interpeller. Le « drapeau blanc » incarne l’aveu de défaite ou de la … ruine. En tout cas, il symbolise une situation de désolation. Des centres de distribution de la capitale et de ses environs, quelle que soit leur taille, hissent le drapeau blanc. Des grandes surfaces, des espaces commerciaux de distribution et de service et des galeries commerciales et même des banques ont subi la rage des vandales, braqueurs et bandits de grand chemin. En signe de détresse et d’impuissance, les propriétaires et leurs collaborateurs de ces centres commerciaux pillés et dévastés ne peuvent rien faire d’autre que constater la ruine et lever le triste et désolant drapeau blanc.

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