Plus de 50 000 distributeurs et leurs familles dépendent également de nous. La destruction ne touche pas seulement des bâtiments. Elle brise aussi des vies et des espoirs », souligne la société. Bertrand Gardès, CEO retail international chez Ulis (les magasins U de Madagascar – Habibo Group Océan Indien), partage cette tristesse. « C’est difficile d’assister, impuissant, au saccage de son outil de travail. Soutenir un collaborateur en larmes devant la bêtise humaine est encore plus difficile. Manifester peut être légitime, piller ne l’est pas. Saccager reste stupide et criminel », déclare-t-il. Selon lui, les magasins appartiennent aux clients mais représentent aussi le travail des salariés, privés brutalement de leur fierté professionnelle.
Approvisionnement menacé
Samedi dernier, le Groupement des Professionnels de la Grande Distribution (GPGD) a publié un communiqué. Les enseignes disent comprendre les difficultés de la population. Cependant, elles rappellent qu’aucune revendication ne peut justifier la violence, le gaspillage ou la mise en danger de vies humaines. Ces actes compromettent l’approvisionnement en produits essentiels pour des millions de malagasy. Le GPGD alerte sur la fragilité du système logistique. Chaque navire met environ trois mois pour acheminer des marchandises vers Madagascar. La destruction des stocks et des infrastructures retarde l’arrivée des produits et augmente les risques de pénurie. Face à cette situation, les grandes surfaces appellent à la solidarité et à la responsabilité. « Protéger les magasins, c’est garantir que chaque famille puisse continuer à se nourrir et accéder aux produits de première nécessité », rappelle le communiqué.
Carinah Mamilalaina