Cette restructuration s’accompagne d’une gouvernance rénovée, conforme aux standards internationaux, notamment par la mise en place de comités d’audit, de rémunération et de stratégie. Soutenue par la Banque mondiale, qui a déjà mobilisé 25 millions de dollars et promet un financement supplémentaire de 40 millions, la compagnie bénéficie d’un appui institutionnel solide pour assurer sa stabilité financière et opérationnelle. « Nous avons besoin d’un pavillon national fort, sûr et compétitif », a déclaré un représentant du ministère des Transports, soulignant la dimension stratégique du secteur aérien pour le développement régional et touristique. La compagnie poursuit également la modernisation de sa flotte, avec l’acquisition d’un deuxième ATR 72 en 2025 et un objectif de sept appareils d’ici 2026, afin d’optimiser les dessertes régionales et réduire les coûts d’exploitation.
Engagement
Dans le même temps, Madagascar Airlines assure que ses engagements sociaux et financiers sont tenus. Les dettes envers la CNAPS et d’autres créanciers sont intégrées dans un plan d’apurement supervisé par l’Etat, tandis que la vente de deux Airbus A340 s’est faite par appel d’offres public sous contrôle judiciaire. Un employé de la compagnie confie que « l’intégration des dettes au capital et la mise en place d’une gouvernance plus stricte sont indispensables pour repartir sur de bonnes bases ». Du côté des acteurs économiques, la relance du pavillon national suscite autant d’espoirs que de prudence. Pour les professionnels du tourisme, le retour d’une compagnie nationale stable est vital pour améliorer la desserte des zones touristiques et renforcer la visibilité de la destination Madagascar. « Même si la compagnie est relancée, tout dépendra aussi de la qualité des pistes et de la fiabilité des vols », remarque un agent de voyage basé à Nosy Be. Le Gouvernement, de son côté, affirme que 80 % des conditions exigées par la Banque mondiale ont déjà été remplies et que le reste le sera d’ici la fin du mois. Si la compagnie parvient à atteindre un résultat d’exploitation positif cette année, ce serait une première depuis de nombreuses années et un signe encourageant pour tout le secteur aérien national. Dans le cas contraire, le défi restera entier pour faire de Madagascar Airlines un levier durable de connectivité, de croissance et de fierté nationale.








