Publié dans Economie

Tourisme - Le patrimoine culturel et naturel à exploiter

Publié le jeudi, 27 novembre 2025

Madagascar peut miser sur son patrimoine naturel et culturel afin de redynamiser son économie via un tourisme durable, réellement ancré dans le respect de l’environnement et des communautés locales. Avec environ 5 % de la biodiversité mondiale, un trésor naturel rare, l’île dispose d’un avantage compétitif fort face à la demande croissante de voyages responsables. Même après une crise socio-politique, le tourisme reste un pilier économique important, représentant près de 6 % du produit intérieur brut (PIB) et générant environ 500 millions d’euros de recettes annuelles, selon les estimations de la Confédération du tourisme de Madagascar (CTM).

Selon le directeur exécutif de la CTM, Lova Ratovomalala, ces chiffres montrent que le tourisme peut être la clé d’une « refondation économique », à condition d’adopter un modèle plus responsable, durable et inclusif. Il propose notamment la création d’un éco-label malagasy accessible à tous les opérateurs touristiques, la valorisation du concept « Vita Malagasy », notamment pour l’artisanat et les produits locaux, ainsi qu’une gestion rigoureuse des sites touristiques pour garantir que les retombées économiques profitent directement aux communautés vivant autour des parcs et zones d’intérêt. Par ailleurs, l’idée d’offrir des formations rapides aux guides, hôteliers, opérateurs, mais aussi de confier la promotion digitale à de jeunes créateurs malagasy, témoigne d’une volonté de moderniser le secteur, tout en préservant les racines culturelles. De plus, la diversification de l’offre (écotourisme, tourisme communautaire, tourisme côtier ou marin) pourrait ouvrir des opportunités d’emploi plus larges, tout en réduisant la pression sur les sites fragiles.

Durable

Ce modèle de tourisme durable, qui combine conservation de la nature, valorisation culturelle et développement économique, suscite des espoirs mais implique aussi des défis. Afin de réussir, Madagascar doit investir dans les infrastructures de base (routes, accès à l’eau, énergie) dans les zones touristiques, mais aussi veiller à ce que chaque visiteur dépense davantage, via des services de qualité, un séjour plus long, un tourisme respectueux de l’environnement, plutôt que de chercher seulement à multiplier le nombre de visiteurs.

Selon certains guides communautaires et artisans locaux, l’ouverture d’un éco-lodge ou la vente d’objets artisanaux à des voyageurs responsables représente « une chance unique de lier nos traditions à l’économie moderne », permettant à la fois de préserver les espèces endémiques et d’améliorer les conditions de vie. D’autres acteurs, davantage orientés vers le développement national, espèrent que ce modèle contribuera à relancer l’économie, réduire le chômage, et offrir de vraies perspectives aux jeunes résidant dans les zones rurales. Si le pari du tourisme responsable réussit, cela pourrait être non seulement un moteur de croissance, mais aussi un levier pour l’équité sociale, la fierté nationale et la sauvegarde de l’environnement. Mais la route sera longue : il faudra un engagement réel de tous les acteurs, une planification rigoureuse et un suivi constant pour que ce rêve devienne réalité.

 

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Editorial

  • Désagrément séculaire
    Antananarivo, la ville basse, vit tous les ans les difficultés humainement gênantes dues aux caprices des eaux en période de pluie. En 1610, quand le Roi Andrianjaka, le demi-frère d’Andriatompokoindrindra, se décida de déménager le chef-lieu de son royaume d’Ambohimanga, à Analamanga, il ne comptait pas, à jamais d’ailleurs, s’installer sur la vaste plaine de Betsimitatatra mais il choisit le site d’une colline hautement perchée surplombant ladite plaine. Un choix délibéré et assumé ! Notons qu’Analamanga n’était pas un lieu inhabité. A son arrivée, des occupants s’y installaient déjà : les Vazimba. Ces derniers y vivaient paisiblement. Au moment où les guerriers – éclaireurs envoyés par le souverain d’Ambohimanga frappèrent à la porte, les Vazimba, premiers occupants de la Colline bleue n’ont pas déployé de la résistance. Ils obtinrent en revanche l’assurance de pouvoir se déménager à Antehiroka.

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