qu’il nous est difficile pour le moment de les surveiller. Les trafiquants de drogue trouvent toujours les moyens d’en faire entrer sur le territoire et l’envoient dans les îles voisines », affirme Zafivanona Ernest Lainkana, directeur Général de la Douane, hier, à Ivandry. Le marché malagasy n’intéresse pas les trafiquants vu le faible pouvoir d’achat des « consommateurs » étant donné qu’un gramme de drogue dure se négocie dans les 150.000 Ar. Dans les îles voisines, le prix avoisine les 400.000 à 500.000 Ar et les clients potentiels existent. Il n’est pas étonnant que les trafiquants tournent plutôt leurs regards vers ces « pays » susceptibles de rentabiliser leurs affaires avec le risque qui va avec.
La Grande île, avec le peu de moyens entre les mains des Forces de sécurité, n’est ainsi qu’un pays de transit. Si l’entrée des marchandises paraît dès fois facile, les faire sortir c’est une autre affaire. Les trafiquants choisissent soit la voie maritime, notamment pour les grosses quantités, soit la voie aérienne. Pour cette dernière, les marchandises sont camouflées dans des objets d’art ou même ingérer par les passeurs. Ce qui est généralement le cas pour les Malagasy appréhendés à leur descente d’avion à l’île Maurice et où ils risquent de purger une vingtaine d’années d’emprisonnement. Des cerveaux étrangers, des exécutants malagasy et des dealers mauriciens ou réunionnais, voilà en sorte la composition du réseau mafieux qui opère dans la région indianocéanique.
« La Douane malagasy travaille en étroite collaboration avec celle de l’île Maurice et de l’île de La Réunion et d’autres corps pour lutter contre les trafics de drogue. Mais en réalité, la protection de notre territoire et nos concitoyens est l’affaire de tous. Chacun de nous devrait apporter sa pierre à l’édifice. Il ne faut pas hésiter à contacter la douane pour toutes informations et renseignements. Nous avons mis en place un numéro vert et ce sera fonctionnel incessamment sous peu », évoque le directeur Général de la douane, hier dans son discours, lors de la cérémonie de remise de matériels à son département. En ce moment, la Douane déploie tous les moyens nécessaires pour sécuriser les frontières. Mais la bataille est loin d’être gagnée…
Solange Heriniaina