Publié dans Editorial

Ligne rouge franchie

Publié le mercredi, 11 novembre 2020

De la barbarie manifeste ! Les violences basées sur le genre atteignent les dimensions impensables. Les délits de viol, notamment sur mineur, explosent. Pire, les parents proches (des cousins, des oncles, des beaux-pères, à même du père ou grand-père biologique ou d’un frère direct) sont pour la plupart les auteurs de viols qui, souvent, se terminent par le décès des victimes.  Le cas de Tiffania, une fillette de 7 ans, même pas une adolescente, violée à mort par son proche parent, nous interpelle tous. D’après les informations émanant de la famille, la petite faisait déjà l’objet de viol à répétition depuis l’âge de cinq ans. C’est inouï et inadmissible. Des actes immoraux et barbares dépassent de loin les limites de la dimension humaine que même les bêtes sauvages de la jungle hésitent à commettre.
Il fallait attendre le cas de Tiffania pour que tout le monde se ressaisisse et se mobilise. Suscitant une levée de boucliers des responsables étatiques, société civile, simples citoyens. Certes, mieux vaut tard que jamais ! La Première Dame Mialy Rajoelina tirait la sonnette d’alarme concernant les Violences basées sur le genre (VBG) depuis des lustres. Elle condamne avec la plus grande sévérité le crime et promet de militer en profondeur pour tout stopper. Raison pour laquelle le Fonds des Nations unies pour l’enfance, l’UNICEF, l’a priée de bien vouloir enfiler le costume d’ambassadrice dans la lutte contre les violences basées sur le genre. Une mission que Mialy Rajoelina a acceptée volontiers et en toute humilité étant entendu  qu’elle entre directement dans la ligne droite de son « combat ».
Les violences basées sur le genre ne datent pas d’hier ni d’avant-hier. Elles font partie du groupe de crimes ignorés. En milieu rural aussi bien urbain, le phénomène se produit sans qu’on daigne faire bouger le petit doigt.  Croire que les VBG, en particulier les cas de viols sur mineur ou autres, n’existent pas ou bien n’ont jamais atteint le niveau troublant actuel, c’est faire preuve de naïveté. C’est grâce au progrès technique de la communication que nous avons pu faire connaissance, au jour le jour, des faits inhumains.
Certains analystes tentent de faire la lumière sur la recrudescence de ces violences absurdes. Il se trouve que la peur de dénoncer le crime figure parmi les raisons majeures. Soit par souci d’éviter les représailles ou pour sauvegarder l’honneur de la famille. Il y a aussi le confinement prolongé de quelques mois. Le fait de rester confiné à la maison donne lieu à des tentations sordides. Mais selon des observateurs plus avisés, l’échec à grande échelle de l’éducation débouche à une situation favorable au mauvais comportement social de certains individus. De ce fait, le manque flagrant d’éducation civique porte atteinte à la dignité des êtres humains. En ces temps-ci, on ne se respecte plus ! Il ne faut pas omettre de signaler également le manquement des responsables chargés de l’éducation morale et spirituelle. L’église échoue totalement dans la mission qu’elle s‘est vouée d’assumer. Enfin, l’absence d’une législation sévère capable de dissuader les fauteurs de délits de type VGB profite à la recrudescence du mal.
La ligne rouge franchie, tout le monde se donne la main pour circonscrire, enfin, le crime.
 


Fil infos

  • Affaire des Boeing 777 - Des agents du FBI sur le sol malgache
  • Effet du changement climatique - La jeunesse malagasy présente la réalité
  • 45ème sommet de la SADC  - Une dizaine de Chefs d’Etat et de Gouvernement attendus au pays
  • Fausses informations - Une mère crie stop !
  • Liberté de la presse - Les propos condescendants du Général Ravalomanana condamnés  
  • Sécurisation foncière - L'Etat mène une offensive numérique
  • Actu-brèves
  • Affaire des Boeing 777 - Deux suspects clés interpellés par la Brigade criminelle
  • Affaire des Boeings 777 - Madagascar sollicite Interpol et le FBI
  • CUA  - Le paiement du salaire des employés assuré malgré la difficulté 

La Une

Pub droite 1

Editorial

  • Assez !
    « La maison brûle, nous regardons ailleurs ! ». Par cette célèbre phrase devenue légendaire et historique que Jacques Chirac, alors Président de la République française, devait entamer son discours lors de l’ouverture de l’Assemblée plénière du IV ème Sommet de la Terre le 2 septembre 2002 à Johannesburg, en Afrique du Sud. Le Président français voulait faire allusion sur le danger réel que le monde encourt à cause du réchauffement climatique mais les hommes affichent leur indifférence sinon leurs attentions s’orientent ailleurs. Alors que le pays traverse une zone de forte turbulence, nous les concitoyens, les compatriotes, nous passons le clair de notre temps à nous chamailler. La tempête si puissante risque d’emporter le navire, les passagers à bord, trop occupés à se quereller, ne sont pas conscients du péril en la demeure. Jacques Chirac interpelle les « occupants » de la maison de leur ignorance et leur indifférence…

A bout portant

AutoDiff