Publié dans Editorial

Le verdict !

Publié le mercredi, 06 janvier 2021

Jour-J ! Sauf contre-temps de dernière minute, la Haute Cour constitutionnelle (HCC) procède ce jour du 7 janvier 2021, en séance solennelle, à la proclamation officielle des résultats définitifs des sénatoriales du 11 décembre 2020. Jusqu'à terme, le calendrier électoral des sénatoriales a été scrupuleusement respecté conformément au chronogramme établi par la Commission Electorale (CENI). Les membres des partis d'opposition ont bruyamment tenté de le chambouler pour des raisons que l'on sait, entre autres la saison des pluies, mais la CENI soutenue par le Gouvernement n'a pas cédé.

La démarche plutôt déstabilisante des ténors du HVM largement appuyée par les dirigeants du RMDM n'obtenait, à tous les coups, qu'une fin de non recevoir. En fait, les autorités compétentes se trouvaient en face de deux contraintes : la saison des pluies et le respect de la date de fin de mandat des sénateurs. En tout cas, on ne peut proroger une mandature que sauf en cas de nécessité impérieuse. C'est un aspect parmi tant d'autres d'un Etat de droit.

A travers ce verdict que les hauts conseillers va rendre ce jour, les noms des douze sénateurs élus seront connus. Un verdict irrévocable dans la mesure où le jugement prononcé n'est pas susceptible d'aucun recours. Qu'on le veuille ou non, il gravera sur une pierre blanche le changement radical voulu par le Président Rajoelina et que le Sénat va revêtir désormais. Il marquera un tournant décisif de la Chambre haute dans la pratique politique dictée par l'austérité et l'efficacité que le régime orange veut imprégner dans les esprits.

Ainsi donc, le verdict de ce jour entérine à jamais la fin de parcours des membres de la Chambre haute. Un coup d'arrêt final auquel Rivo Rakotovao et consorts ne peuvent autrement que s'y plier. Le désormais ancienne majorité d'Anosikely, le parti de Rajaonarimampianina, voulait par tous les moyens s'accrocher mais le vent de changement ne lui laissait aucune chance. A partir de ce jour, le HVM s'éclipsera du paysage politique national. Il doit se rendre à l'évidence qu'il soit condamné au … silence à moins que les têtes brulées du parti criaillent de partout. Absent dans toutes les Institutions, aux postes électifs, du sommet jusqu'à la base, le parti de Rakotovao n'a qu'à se taire dans son petit coin ! Une vraie Opposition se définit par sa présence, d'abord et surtout, au Parlement et ensuite au sein des Collectivités décentralisées (mairies et conseillers municipaux et ruraux). Le Parlement est l'espace par excellence dédié à toutes les sensibilités politiques représentées de s'exprimer librement sur toutes les affaires nationales. La Constitution malagasy garantit cette liberté d'expression des élus.

Par ce verdict crucial également, le régime de Rajoelina va pouvoir engager sans tarder la vitesse supérieure dans la concrétisation des promesses de campagne selon les termes du « Velirano ». Les grands chantiers démarrent. A tout prix, il faut impérativement rattraper le temps perdu !  

La proclamation des résultats de ce jour, comme il est d'usage sous d'autres cieux, donnera l'opportunité au Chef de l'Etat de revoir la composition du Gouvernement. Mais, fallait-il le souligner qu'aucun texte de loi oblige le Président Rajoelina de procéder ainsi. C'est une option facultative !

A en croire les résultats, version CENI, à l'issue de ce verdict, la formation présidentielle règnera sur Anosikely.

Ndrianaivo

Fil infos

  • Haute Cour Constitutionnelle - Des soi-disant démissions contestées
  • Gouvernement de la Refondation - Distribution de vivres dans le Grand Sud en fin de semaine dernière
  • Parlement - Clap de fin pour le Sénat
  • Face-à-face entre un fourgon et un camion - Un survivant dans un état critique
  • PLFI 2026 - Un budget insuffisant et opaque selon le Collectif des citoyens
  • Famille Ravatomanga - Domicile et bureau « visités » à une heure du matin…
  • Fausses et illégales perquisitions - Des auteurs toujours en circulation
  • Groupe Sodiat - Tous les comptes bancaires de ses sociétés bloqués ! 
  • Coopération bilatérale - D’Antananarivo au Grand Sud, Paris lance des projets inclusifs à Madagascar
  • APMF - Le personnel lance un ultimatum

La Une

Pub droite 1

Editorial

  • Opération délicate
    Le faux et l’usage de faux envahissent l’Administration, grand « A » s’il vous plaît, à savoir le domaine général qui englobe tous les secteurs d’activités de l’Etat ou de la République. Faux et usages de faux, du jargon populaire « fosika », faux diplômes ou certificats de fin d’étude gangrènent presque tous les Corps de métier de l’Administration entre autres les départements clés comme l’Enseignement supérieur, l’Education nationale, la Justice, la Régie financière, les Forces de défense et de la sécurité (FDS), etc. Les concours d’entrée dans l’administration publique sont infestés de faux dossiers. Des diplômes de Baccalauréat, de Licence, de Master I ou II se trouvent les plus menacés. Il y a eu même certains de faux diplômes de Doctorat !

A bout portant

AutoDiff