Publié dans Editorial

Dérapage… contrôlé !

Publié le dimanche, 24 janvier 2021

La Haute Cour constitutionnelle (HCC), le « gendarme » de la République, brandit la main et siffle. En cause, les sénateurs nouvellement élus et nommés, fraîchement installés au Palais de verre d’Anosikely, dérapent. Frappés d’excès de vitesse ou abus d’intention et ayant fait une sortie de route, le juge constitutionnelles interpelle et tente de les ramener sur la bonne voie sinon sur le droit chemin.

Après l’élection fracassante du titulaire du perchoir, les sénateurs continuent leurs travaux à la confection et au vote du règlement intérieur. A noter que l’élection à l’unanimité de Razafimahefa Herimanana, économiste et homme politique de son état, au poste de président du Sénat a reçu globalement la faveur de l’opinion et surtout son premier discours, en tant que tel, ravive les espoirs. Mais, très vite les feux de l’enthousiasme des concitoyens ont été froidement douchés par la suite des évènements. En cause, l’état pléthorique de l’effectif des collaborateurs attachés auxmembres de la Chambre haute dont le texte a été soumis auprès la HCC pour validation.

En effet, le nombre des conseillers et des assistants parlementaires d’un simple sénateur pourrait varier entre 20 et 30 agents sans parler des non-permanents et des bénévoles. Inutile d’en parler du cas des effectifs des membres du bureau permanent. Le nombre des membres du cabinet du président, après simple décompte, avoisine la quarantaine. C’est effarent !  Un relent ou au mieux un parfum de scandale !

Evidemment, une telle disposition ne manquera pas de soulever l’indignation tout au moins des interrogations de la part de l’opinion. En dépit des explications avancées par les parlementaires d’Anosy, notamment de la part du perchoir pour justifier et effacer l’apparence de scandale, le doute persiste. Le juge constitutionnel rappelle la raison majeure de la réduction drastique du nombre des sénateurs de 63 à 18. Si le règlement intérieur a reçu dans son aspect global l’aval de la Haute Cour d’Ambohidahy, le nombre des collaborateurs directs ou indirects des sénateurs a dû subir les réserves de la HCC. En fait, Ambohidahy renvoie la balle à l’Exécutif qui doit statuer définitivement après consultation avec Anosikely.

Dans tous les cas de figure, la proposition émanant du Palais de verre suscite des réactions générales plutôt négatives de la part de l’opinion publique en particulier des observateurs qui, au final, n’arrivent pas à suivre le cheminement du principe d’action des sénateurs. Pour peu de réflexion et d’analyse, on ne voit pas pourquoi avait-on « opéré » par une chirurgie profonde à l’ablation d’une grande partie du corps du Sénat et ce selon l’exposé des motifs relatif à l’acte du Gouvernement réduisant le nombre des membres de la Chambre Haute qui répond essentiellement aux exigences du concept d’austérité. Une contrainte voire une obligation que le Gouvernement ne peut pas éviter si on veutvraiment « sauver » le pays suivant la promesse du numéro Un du pays. Le gaspillage et l’austérité ne pourront jamais faire chemin ensemble.

La démarche selon laquelle « déshabiller Pierre pour habiller Paul » ne cadre point avec le principe judicieux de la bonne gouvernance.  On ose espérer que l’Exécutif saura trouver en concertation avec les sénateurs la voie de la raison et que le dérapage soit rectifié!

Ndrianaivo

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Editorial

  • Lueur d’espoir !
    Tout n’est pas noir. Une source de lumière apparait à l’horizon. Et l’espoir est permis. En dépit des galères éternelles que la misère nous impose, que l’insécurité nous étreint et que la JIRAMA nous empoisonne tous les jours, une lueur d’espoir nous embaume le cœur. Tous les efforts sont mis en branle mais la misère persiste et signe. Avec un revenu mensuel moyen de 40 euros ou 43 dollars par habitant, de sources autorisées de la Banque mondiale, Madagasikara reste parmi les cinq pays les plus pauvres de la planète. A titre d’illustration, Rwanda 76 dollars, France 3482 euros. Comparaison n’est pas raison mais les chiffres sont là. Ils évoquent certaines situations comparatives indéniables. Les insuffisances chroniques alimentaires surtout dans le grand Sud trahissent malgré les tentatives de certains responsables de relativiser le cas.

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