Publié dans Editorial

Guerre de thèmes !

Publié le lundi, 08 mars 2021

A chacun sa couleur. Blanc ou Rouge !
A l’époque royale, en Imerina, la couleur des accoutrements jouait des symboles forts. Le ton rouge illustre le thème de la royauté. Durant les grandes manifestations publiques du grand « Kabary » au cours duquel le roi ou la reine assistait sinon dirigeait la cérémonie, il fut formellement interdit à tout  sujet de porter des vêtements de couleur rouge. L’imprudent risquait une sanction extrême car il s’agissait d’un crime de lèse-majesté. Le rouge étant le symbole de la dignité royale !
En Amérique Latine comme partout ailleurs, en Afrique par exemple, les guérilleros scandaient la couleur rouge symbolisant la dureté sinon même la cruauté de la lutte jusqu’à verser du sang. Les Che Guevara et autres leaders de luttes armées aimaient brandir cette couleur vive. Justement, il fallait interpréter aussi à travers ce « rouge », selon certains analystes, l’image de la violence, le recours aux armes, que les combattants voulaient sciemment véhiculer et brandir.
Les activistes irréductibles et animateurs de « Miara-manonja » ont choisi la couleur « rouge » pour scander la ferveur de leurs partisans. Visiblement, on veut envoyer à travers ce ton ou thème vif un message de combat intensif ou plutôt… violent où s’il le faudrait verser du sang. Quelque part, n’y aurait-il pas un appel déguisé à la violence voire une intention, de fait, à la provocation ! D’ailleurs, les discours de sensibilisation, les appels à la mobilisation lancés à partir de « Miara-manonja » s’apparentent étrangement aux préparations au combat… violent. En tout cas, les manèges des animateurs radicalisés à la solde de Bel-Air glissent naturellement ou logiquement vers les incitations à la haine et à la division, œuvres préférentielles du mal, de Satan.
Du côté du régime, les mouvements ou formations proches du pouvoir préfèrent afficher le « blanc ». Symbole de la pureté, de la paix et quelque part de la sacralité de la chose, le blanc véhicule le message de la colombe, de l’unité. Ce samedi 6 mars, les deux thèmes, blanc et rouge, s’affrontaient à distance.
Au Palais des sports Mahamasina, sous l’égide de la Présidence, une vingtaine d’associations et des groupes de chœur proches du régime en place organisèrent un grand culte d’action de grâce à l’endroit de l’Eternel. Tous vêtus de blanc, les participants dont le couple présidentiel imploraient Dieu afin qu’Il épargne le pays du danger de la division et du mal. Ceux qui ont pu prendre la parole invitaient les uns et les autres à « éviter » la tentation de la violence. Il faut vaincre le mal par le bien, par la grâce de l’amour. Ne jamais céder à la tentation de la violence ! Il faut répondre aux insultes par les bonnes paroles.
A Tanjombato, les parlementaires TIM, autorisés par la Préfecture de Police, ont rendu compte de leurs activités en leur qualité de députés. En clair, il s’agissait d’un meeting politique au cours duquel les discours portaient sur des critiques en ligne contre le régime. La couleur rouge coïncidait bien avec l’esprit de la réunion, à savoir tirer à boulets rouges les tenants du régime.
L’histoire rendra son verdict qui du « blanc » ou du « rouge » remportera la victoire auprès du peuple.
Ndrianaivo

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Editorial

  • Soixante jours !
    Les deux semaines qui ont vu la présentation des membres du nouveau Gouvernement, sous la houlette du Premier ministre, chef du Gouvernement Herintsalama Andriamasy Rajaonarivelo, arrivent bientôt à leur fin. Onze jours se sont écoulés, il reste quarante neuf jours des soixante jours, temps imparti dicté par le président de la Refondation, colonel Michaël Randrianirina, lors de son discours d’installation dudit Gouvernement le 28 octobre 2025 au palais d’Etat d’Iavoloha. En effet, le Chef de l’Etat Randrianirina a donné, d’un ton ferme, soixante jours francs aux nouveaux membres du Gouvernement de faire leurs preuves, de quels bois ils brûlent, selon une certaine expression ! Le Président de la Refondation de la République se démarque du sentier battu en réduisant la « période de grâce » ou « d’essai » à 60 jours au lieu de 100 traditionnellement appliquée. L’origine des « Cent jours » remonte à l’Empire, phase de l’Histoire…

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