Publié dans Editorial

Un affront

Publié le mardi, 16 mars 2021

L’élection du président de la Confédération africaine de football (CAF) a eu bel et bien lieu ce vendredi 12 mars à Rabat (Maroc). Sans surprise ni suspens, le milliardaire sud-africain Patric Motsepe, le seul candidat en lice, fut « élu ». L’entre guillemets est de rigueur car il ne s’agit nullement d’une élection à proprement parler mais plutôt d’un semblant de « vote » sinon d’une mascarade d’ « élection ». Tout simplement parce que le nom du candidat vainqueur fut déjà arrêté bien avant le scrutin du 12 mars. Bizarre ! On est bien en Afrique, non ! Eh oui, seulement voilà, le pauvre continent noir fut quand même victime d’une machination venant quelque part de Zurich, siège de la toute puissante FIFA. Cet organe mondial qui gère sans partage et d’une dictature de fer le ballon rond ou le sport roi à l’échelle planétaire. Et le président, son excellence Gionni Infantino tire les ficelles sur ses marionnettes et prend son désir pour un ordre irréductible et sa volonté pour une injonction irréprochable.  A la différence des autres continents, il semble que l’Afrique constitue, pour lui, une chasse gardée. Là où il souffle, à sa guise, le vent chaud ou froid, la pluie et le beau temps. Le football du continent noir (CAF) vient d’avoir son nouveau président. C’est irrévocable !  « Le protocole de Rabat » se concrétise conformément au vœu de Gionni Infantino.
Compte tenu de cette vraie-fausse élection, fruit d’une manigance indécente et indélicate, des voix s’élèvent dans le continent. En effet, des observateurs avisés s’indignent de cette ingérence et immixtion flagrante de la FIFA, du moins son président, dans les affaires purement internes de l’Afrique. Cela ravive le vieux sentiment anticolonialiste de la part des élites africaines contre l’impérialisme des puissances occidentales. Le démon de la domination coloniale se réveille.
Le journaliste sportif ivoirien Mohamed Fofana Dara, très remonté contre la pratique révolue d’Infantino, tire à boulets rouges. Il ne digère point le comportement inacceptable de la FIFA vis-à-vis de l’Afrique. Le continent noir serait-il incapable de choisir lui-même celui qui prendra en main l’avenir du football africain qu’il faudrait l’intervention de l’extérieur ? C’est humiliant !
Bamba Kassé, également journaliste sportif mais du Sénégal, monte aussi au créneau et dénonce l’ingérence de la FIFA dans cette élection dont l’importance vitale n’est plus à démontrer pour le continent. Il s’interroge également sur le comportement d’Infantino. Agirait-il de la même manière vis-à-vis de l’UEFA ou de la CONCACAF ou de l’AFC en pareille circonstance ?
Et tout le monde se demande « Le continent africain ne serait-il pas un continent de seconde zone ? Est-ce le mode opératoire idéal à l’épanouissement du ballon rond en Afrique ? » .
Mais, drame d’ironie du sort spécifique pour la Grande île. D’une part, le candidat malagasy Ahmad Ahmad, le président sortant, fut écarté de la compétition de façon cavalière voire irrégulière. De l’autre, le pays a été représenté durant ce simulacre vote par un … fuyard, par celui qui se moque de la Justice de son pays. Un véritable affront à la dignité de Madagasikara.
En somme, on n’a pas une dent contre le nouveau président de la CAF. Qu’il réussisse à sa lourde tâche seulement on déplore certaine pratique.
Ndrianaivo

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Editorial

  • Assez !
    « La maison brûle, nous regardons ailleurs ! ». Par cette célèbre phrase devenue légendaire et historique que Jacques Chirac, alors Président de la République française, devait entamer son discours lors de l’ouverture de l’Assemblée plénière du IV ème Sommet de la Terre le 2 septembre 2002 à Johannesburg, en Afrique du Sud. Le Président français voulait faire allusion sur le danger réel que le monde encourt à cause du réchauffement climatique mais les hommes affichent leur indifférence sinon leurs attentions s’orientent ailleurs. Alors que le pays traverse une zone de forte turbulence, nous les concitoyens, les compatriotes, nous passons le clair de notre temps à nous chamailler. La tempête si puissante risque d’emporter le navire, les passagers à bord, trop occupés à se quereller, ne sont pas conscients du péril en la demeure. Jacques Chirac interpelle les « occupants » de la maison de leur ignorance et leur indifférence…

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