Publié dans Editorial

Le réel enjeu

Publié le mardi, 06 avril 2021

Les neuf hauts conseillers que compte l’auguste institution d’Ambohidahy prêteront serment demain. Leur mandat de sept ans débutera ainsi le 8 avril de l’année en cours. La cuvée 2021 porte en elle une singularité, à savoir les neuf nouveaux arrivants appartiennent tous au Corps de la magistrature. Les six nouvellement élu(e)s et les trois récemment nommé(e)s seront officiellement installés durant l’audience solennelle à Ambohidahy en présence du Président de la République Rajoelina Andry Nirina. D’emblée, s’agirait-il d’une cérémonie ou d’un acte d’allégeance envers le premier magistrat du pays ? Négatif. Loin s’en faut ! Plutôt d’un acte protocolaire et du respect entre institution de la République. D’autant que l’audience se déroule au siège de la Haute Cour constitutionnelle à Ambohidahy et non dans l’enceinte du Palais présidentiel à Iavoloha, siège central de l’Etat, comme ce fut le cas une fois durant la Troisième République. Le doyen d’âge de l’actuelle composition, en la personne du magistrat de premier grade Florent Rakotoarisoa, préside la séance.
Au-delà de ce « frou-frou » républicain, la question relative à l’élection du président de cet organe-clé hante les esprits de beaucoup de citoyens et taraude les méninges des observateurs politiques du pays. Qui sera le successeur du Professeur émérite en droit constitutionnel,  Jean Eric Rakotoarisoa ?
L’enjeu est réel et l’intérêt colossal. Tout régime qui se respecte ne peut pas se laisser mener à la merci d’une institution de la République du moins son chef. Le débat sur le concept de verrouillage du pouvoir est remis sur le tapis. Il n’est pas question à l’homme fort du pays Rajoelina  Andry Nirina la volonté de tirer les ficelles sur tous les mécanismes de fonctionnement des institutions de la République en particulier la HCC. Seulement, il doit s’assurer que celui ou celle qui se trouve chacune à la barre de ces institutions ne soit pas un personnage hostile au régime ou entretenant un lien affiché ou indirect avec les détracteurs, membres de l’opposition. Même dans les pays reconnus champions de la démocratie comme les Etats-Unis, on ne souhaite jamais avoir affaire à un ennemi politique à la tête des institutions interlocutrices directes de l’Exécutif. La Maison Blanche fait de telle sorte que le congrès soit dominé par le parti au pouvoir. En cas où l’opportunité se présente, le Président des Etats-Unis nomme un juge partenaire à sa cause à la Cour Suprême. Iavoloha ne compte jamais donner des instructions à Ambohidahy mais il faut qu’il s’assure que l’homme choisi, tout comme dans les autres institutions, soit un partenaire associé au redressement du pays plutôt qu’un adversaire jetant des bâtons dans les roues. Il existe un certain doute sur un certain membre élu pour le quota des députés mais on ose espérer que le président élu d’Ambohidahy saura gérer la situation. C’est tout l’importance de ce choix. Le réel enjeu !
La nouvelle équipe d’Ambohidahy compte d’éminents juristes ou magistrats qui ont fait leur preuve. Les neuf membres auront l’embarras du choix. Y aura-t-il une consigne de vote ? Il ne relève pas de notre niveau de répondre par un oui ou un non. Toutefois, vu l’enjeu crucial, il appartient à celui qui détient en lui l’onction populaire de prendre de façon subtile les dispositions qui conviennent et ce dans l’intérêt supérieur de la Nation.
Ndrianaivo

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Editorial

  • Poreux !
    On ne cesse de dénoncer. A l’allure où vont les choses, ce ne sera pas demain la veille où l’on s’arrêtera d’interpeler. Le Chef de l’Etat, Rajoelina Andry Nirina, patron des patrons du régime Orange, plus d’une fois, tape sur la table devant certains faits qu’il juge inadmissibles compromettant l’avenir du pays. Homme ou femme politique proche du régime ou à l’opposé du pouvoir monte au créneau et tire la sonnette d’alarme sur la persistance de certains cas troublants qui frisent la gabegie dans le pays. Société civile, simples citoyens et certains prélats d’église n’ont de cesse d’attirer l’attention de tous en particulier les dirigeants du pays sur le risque d’une dégénérescence incontrôlée. La majorité silencieuse, comme son nom l’indique observe dans le silence. En réalité, préoccupée par les actes quotidiens de survie, la grande majorité de la population n’a pas le temps de voir autour d’elle.

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