Publié dans Editorial

Crédibilité mise à l’épreuve

Publié le jeudi, 13 mai 2021

Pompeusement installée en juin 2018, la Haute Cour de Justice (HCJ), soit quatre ans après l’élection du premier Président de la République de la IV ème République, n’a pas pu faire ses preuves jusqu’à ce jour, c’est-à-dire presque trois ans après. Un adage populaire parle d’un « amponga mihantona » évoquant le cas d’un instrument de musique à percussion traditionnel pendu sur le mur et qui attend son heure. Des fois, l’attente dure.

 

La HCJ dut attendre quatre ans pour qu’elle soit mise en place. Et encore, elle n’avait pas pu avoir lieu que sous la forte pression des « 73 députés pour le changement » en avril 2018. Le Chef de l’Etat Rajaonarimampianina, à l’époque des faits, snobait l’art. 167 de la Constitution qui l’imposait à déclencher le mécanisme de mise en œuvre à l’installation de la HCJ dans les douze mois après son investiture sous peine de déchéance. Il a fallu concrètement l’arrêt de la HCC en date du 25 mai 2018 pour qu’enfin on daigne mettre sur pied la HCJ en juin 2018. A ce moment l’acte nourrit tant d’enthousiasme, d’euphorie et d’espoir. Les gros bonnets des malversations de tout genre dont entre autres financières seront, enfin, traduits devant la Justice ! Cependant trois ans après, le dépit gagna de nouveau de terrain. La HCJ reste toujours à quai ! En cause, la commission parlementaire de mise en accusation devant la HCJ traine les pieds pour ne pas dire tourne en rond. Une valse- hésitation qui, à terme, nuit à l’honorabilité de l’Etat de droit et risque fort d’écorner la crédibilité du régime. Pourtant, ce ne sont pas les dossiers brûlants et urgents pointant du doigt d’anciens membres du Gouvernement qui manquent. Et la Haute Cour n’attend que le feu vert de Tsimbazaza pour enclencher la vitesse supérieure.

Au moins quatre dossiers touchant quatre anciens ministres de la Transition et du précédent régime se trouvent sur la table de la commission de l’Assemblée nationale. Et pour des raisons inconnues du public mais pas tellement un secret pour les observateurs affûtés, les membres de ladite commission font du sur place. Son président Tsabotokay Honoré, député de Vohipeno (IRD), ressasse qu’il vaut mieux « libérer un coupable que sanctionner un innocent ». Il se cache derrière ce curieux adage pour mener en bateau l’opinion. Il n’est pas sans savoir que le Président Rajoelina inscrit dans son agenda de la lutte pour redresser le pays la chasse sans complaisance contre les auteurs de délinquance portant préjudice à l’économie nationale. L’impunité qui a trop régné sur le pays doit enfin être pourchassée jusqu’à son dernier retranchement. Mais, le comportement pour le moins douteux de ces élus membres de la commission, en grande partie issus de la majorité, inquiète sérieusement les concitoyens sensibles, soucieux et jaloux de l’image de marque du régime Orange. Tsabotokay et consorts ne se rendent-ils pas compte des impacts nuisibles de leur démarche directement sur la personne même du numéro Un du pays. Il reçoit en pleine figure les virulentes critiques des détracteurs.

Les deux Chambres sont actuellement en session ordinaire. Pourrait-on espérer que les travaux de la commission de mise en accusation auprès de la HCJ aboutiront enfin et ce afin de sauvegarder la crédibilité du régime.

Ndrianaivo

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Editorial

  • Challenge
    Un Malagasy préside les destinées de la Communauté de la région australe de l’Afrique. Rajoelina Andry Nirina, Chef de l’Etat malagasy, a reçu des mains d’Emmerson Dambudzo Mnangagwa, le digne successeur du charismatique et légendaire leader zimbabwéen, l’ancien président Robert Mugabe, le flambeau de la présidence tournante de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC, version anglaise). Une organisation sous régionale d’au moins 350 millions d’habitants et dont la raison d’être vise à promouvoir le développement économique ainsi que veiller à l’instauration de l’union sacrée et à la stabilité politique des 16 Etats membres. Il ne s’agit aucunement donc d’un pouvoir régalien colonial ou impérial rappelant les périodes sombres de l’histoire d’occupations étrangères en Afrique. Il est plutôt question d’une Communauté d’Etats souverains partageant une même région.

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