Publié dans Editorial

Libre et transparente !

Publié le mardi, 30 novembre 2021

En voilà un conseil voire une interpellation qui étonne !  Le « Fiombonan’ny Fiangonana Kristiana eto Madagasikara » (FFKM), lire « Conseil œcuménique  des églises chrétiennes de Madagasikara »,  réuni en conclave dans le cadre du IX ème Congrès national et du 43 ème du Comité central qui se sont tenus au cénacle d’Ambohipo, vient de publier les grandes lignes de la résolution de l’assise. 

Comme à leur accoutumée, les quatre prélats des « Fiangonana zokiny » ont fait savoir lors du culte de clôture les « Fehin-kevi-dehibe » du conclave. Les thèmes du rapport portèrent sur des sujets brûlants de l’heure tels que la Covid-19, l’inflation, la pauvreté, l’insécurité, l’échéance électorale de 2023, etc. Bref, tout a été abordé sauf l’essentiel, le … spirituel ! D’emblée, le FFKM, une entité d’obédience ecclésiastique, ne devrait-il se pencher davantage sur la vie spirituelle de leurs fidèles au lieu de mettre les pieds sur la plate-bande des autres ? 

Les quatre chefs d’église recommandent à leurs ouailles de respecter scrupuleusement les consignes sanitaires surtout de contribuer au renforcement de  la campagne de vaccination à l’échelle nationale.

Dans un langage diplomatiquement œcuménique, les cadors des églises chrétiennes somment les autorités étatiques à trouver des solutions (urgentes) pour maîtriser cette inflation galopante, pour améliorer les conditions de vie des populations, pour juguler l’insécurité en ville comme dans la campagne. Des sujets problématiques qui, finalement, sont prioritaires. 

Sur le plan politique, les quatre chefs d’église « Zokiny », n’ont pas manqué de livrer leurs avis et cela sous forme de « conseils » plutôt d’interpellation pure et simple ! L’échéance de 2023 n’échappe pas dans la visière. L’archevêque d’Antananarivo, Monseigneur Odon Marie Razanakolona, président en exercice du FFKM, n’était pas allé sur le dos de la cuillère pour enjoindre les Boss au pouvoir afin qu’ils assument leurs responsabilités pour instaurer une « élection libre et transparente » en 2023 ! Une résolution qui a fait le chou gras des médias et une grande satisfaction au sein d’une certaine frange du microcosme politique local mais qui laisse pantois les tenants du régime.

Du coup, analystes et observateurs de la vie politique nationale s’interrogent « les quatre prélats voudraient-ils laisser entendre que les élections de 2018 et de 2019 ou de 2021 seraient-elles entachées d’irrégularité ? ». 

En 2018, le Premier ministre Ntsay Christian, encore en place, désigné conformément aux recommandations de la HCC était chargé d’organiser, dans les meilleurs délais, l’élection présidentielle. Un scrutin qui a eu, en fait, l’aval de la Communauté internationale et le consentement de la classe politique nationale. En 2019, lors des législatives et les élections générales, tout s’était déroulé dans la règle. Pas d’incidents majeurs ! De même, les sénatoriales de 2021, il n’y avait pas eu des contestations notables. Tous ces scrutins seraient-ils exclusifs et opaques ? Au contraire !

Ainsi donc, à quoi rime-t-elle l’injonction, de trop, du FFKM réclamant plus de liberté et de  transparence ? 

Cette instance qui a quand même perdu une bonne partie de son influence ces dernières années. Peut-elle s’arroger le droit de faire incursion dans un domaine qui n’est pas le sien ? Ne devrait-elle pas s’inquiéter de la déviance d’une grande partie de ses fidèles vers les « Fiangonana zandriny » ? 

Ndrianaivo

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Editorial

  • Solide pilier
    Base Toliara rouvre ses portes. Par la décision du Conseil des ministres du 29 novembre 2024, la suspension du projet minier de la Base Toliara est levée. Base Toliara, une entreprise matriculée localement du groupe Base Ressources de nationalité australienne et britannique, projette de produire l’ilménite, le zircon et le rutile de Ranobe, utiles pour la production des pigments blancs pour la peinture, le papier ainsi que la céramique et la métallurgie. Elle se trouve à 50 km au nord de Toliara, dans le sud-ouest de la Grande île. En raison des tensions sociales sujettes à une connotation politique locale, le Gouvernement suspend le projet en 2019, le temps également de revoir en profondeur la réorganisation et l’éventuelle révision des clauses du contrat. Se sentant incompris par et la communauté locale et par le pouvoir en place les porteurs du Projet n’ont cessé de plaider sur le bien-fondé de Base…

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