Publié dans Editorial

Voulu ou par accident ?

Publié le mardi, 04 janvier 2022

Dimanche 2 janvier dans la matinée, un incendie a été déclaré dans la centrale hydro-électrique de la JIRAMA à Andekaleka. Le feu a détruit le transfo principal de 30 MVA. Du coup, l’incident provoqua une coupure généralisée dans la Capitale et les périphéries immédiates.
Bref rappel historique. L’augmentation de la production électrique pour alimenter la Capitale et ses environs, le Grand Tanà, faisait déjà l’objet d’étude depuis la Première République. Vu l’intensité de l’exode rural, le barrage hydroélectrique de Telomita et celui de Mantasoa ne suffisaient plus. Il fallait trouver d’autres solutions. Le régime de Didier Ratsiraka a pu bénéficier dans les années 80, par un contrat géant avec le Canada, sous la bénédiction des Institutions de Bretton-Woods, la construction d’une grande centrale hydroélectrique à Andekaleka sur l’axe du chemin de fer Tanà-Toamasina (TCE). Un financement  inespéré de 40 millions de dollars. Les travaux ont été confiés à « SKANSKA », une entreprise canadienne. Une prouesse technique faisant l’objet de fierté politique du régime AREMA !
Pour en revenir à ce sujet brûlant, les questionnements fusent de toute part. La presse, en sa qualité de « porte-parole » de l’opinion, se demande s’il s’agit d’un accident ou d’un sabotage ? Œuvre expresse d’une intention délibérée ou un simple incident indépendamment de la volonté humaine ? Acte criminel ou incendie involontaire ? Etc.
De toutes les manières, « voulu ou par accident ! », l’incendie du dimanche révèle certains manquements sérieux. Tout  le monde s’étonnait  pourquoi le site d’Andekaleka, une grande installation éminemment stratégique et hautement délicate de cette taille, ne dispose même pas au moins un extincteur ? L’outil incontournable pour maîtriser dans un peu de temps la propagation du feu. Ainsi, toutes les bonnes volontés ont essayé de contenir et d’éteindre le feu par les moyens du bord ! Impensable ! Impossible ! Un technicien du bâtiment à la retraite n’a pas pu retenir son indignation.
L’incendie de dimanche oblige les observateurs et les simples citoyens à se demander également par quel dispositif de sécurité la JIRAMA a-t-elle installé à Andekaleka pour garantir un minimum de sûreté de ce site, plus particulièrement ce transfo qui, rappelons-le, assure principalement l’alimentation, en courant électrique, Antananarivo et ses environs (Zone interconnectée ou ZIT) ? A la lumière de ce qui venait de se produire, on est en droit de douter le sérieux de la chose.
« A qui profite le crime, voulu ou par accident ? » « Et pourquoi incendier précisément ce transfo ? »  Ce sont des dernières questions, du moins pour le moment, qui taraudent les esprits. Des questions légitimes et préoccupantes.
Incontestablement, tout ce qui est susceptible de provoquer la colère et le mécontentement de la population contre le régime en place profite aux détracteurs, aux opposants. Mais de là à oser détruire ou s’en prendre à un outil indispensable au bon fonctionnement de la vie quotidienne des concitoyens, c’est tout de même un acte irresponsable et impardonnable.
Mais attention, incendie ou pas, les coupures intempestives d’eau et d’électricité  dépassent l’entendement et provoquent depuis belle lurette l’ire des abonnés. De la galère au quotidien propre à déclencher le courroux du commun des mortels.
Voulu ou par accident, l’essentiel c’est de bien faire son travail !
Ndrianaivo


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Editorial

  • L’oiseau rare !
    Le mandat de Sahondra Rabenarivo, présidente du Comité pour la Sauvegarde de l’Intégrité (CSI) touche à sa fin. Nommée en février 2019 pour un mandat de trois ans et reconduite en 2022, Sahondra Rabenarivo ne pourra plus faire l’objet d’un renouvellement à la tête de ce poste très stratégique mais à la fois tant sollicité ou convoité également tant redouté. Après six ans passé à la direction de cette institution censée militer pour la bonne gouvernance, essentiellement contre la corruption et l’impunité, Rabenarivo ne cache pas son sentiment d’avoir quelque peu raté sa mission. Etant donné l’âpreté et la complexité de la tâche, une vague impression de fatigue l’assaille. Normalement sauf contretemps du dernier moment, la passation avec le ou la remplaçante à ce poste délicat devrait avoir lieu bientôt, vers mi-février. Mais avant tout, il faudra identifier la personne voulue répondant aux critères imposés. Ce qui n’est pas évident…

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