Publié dans Editorial

Représailles !

Publié le dimanche, 06 mars 2022

Quid des représailles des partenaires (PTF) de Madagasikara ! Suite à la position adoptée par le Gouvernement malagasy, mettant en exergue la neutralité face à la guerre en Ukraine, certains redoutent des retombées négatives pour l’économie nationale. En effet, les dirigeants politiques en place, les maitres du régime Orange, choisissent de ne pas choisir une position condamnant l’une ou approuvant l’autre dans cette guerre qui déchire mortellement deux pays frères, l’Ukraine et la Russie.

Les pays occidentaux, membres ou sympathisants de l’OTAN, « incitent » ouvertement Madagasikara à se positionner contre ce qu’ils appellent « l’invasion russe en Ukraine ». Ils « invitent » pour ne pas dire « dictent » au Gouvernement malagasy la position à adopter dans le sens de la condamnation de l’acte perpétré par Poutine en Ukraine, un Etat souverain au nom de la solidarité internationale, dit-on, autour de l’Union européenne (UE) et des Etats-Unis. L’UE et les USA sont les principaux bailleurs de fonds accompagnant la Grande île dans ses efforts de redressement. Ceci explique cela, peut-être !

Seulement Madagasikara, un Etat souverain et membre de droit des Nations unies, libre de son choix, se démarque. Le Gouvernement malagasy, au cours du vote de l’Assemblée générale, rejoint le groupe des 35 pays membres qui affichent la position neutre en votant « l’abstention ». Notons que lors de ce vote historique sur les 193 membres de droit que compte l’Organisation des Nations unies (ONU), 141 ont voté pour, 5 contre (Russie, Biélorussie, Corée du Nord, l’Erythrée et la Syrie) et 35 pour l’abstention dont la Chine, l’Inde, Madagasikara pour ne citer que ces trois Etats qui, pour rappel de l’histoire, furent des fervents adhérents du « Mouvement des non-alignés » né de la Conférence de Bandoeng (1955). Ils manifestent, jusqu’à ce jour, leur attachement indéfectible à ce principe.

Evidemment, l’Ukraine et derrière elle les pays occidentaux proches de l’OTAN, dénonce l’abstention ou la neutralité de certains pays membres de l’Organisation. Mais elle et ses alliés doivent se rendre à l’évidence que des pays comme Madagasikara entendent sauvegarder leur souveraineté et rejettent toute tentative de pression quelle que soit la forme. Madagasikara est un pays pauvre. Soit ! Mais il rejette qu’on piétine dessus ! La Grande île n’est ni ukrainophobe ni russophile. Ni slavophone ni russophone ! Pour nous, l’intérêt est tout autre. L’urgence est ailleurs ! La relance économique après la pandémie, la reconstruction après les cyclones s’imposent impérativement.

La posture de non-aligné ne veut nullement dire une indifférence. Loin de là ! C’est une question de principe que chacun doit respecter. Que l’Union européenne et les Etats-Unis ne soient pas tentés de concocter des représailles à Madagasikara. Nous osons croire dur comme fer que les dirigeants occidentaux, jaloux de leur souveraineté, sachent bien respecter la souveraineté des autres et se gardent d’imposer ni de dicter à des pays tiers souverains quoi que ce soit comme comportement à tenir.

Bien entendu, en dépit de sa neutralité, la Grande île n’échappera pas aux retombées collatérales de la guerre mais veuillez admettre que Madagasikara exprime librement sa position. Toutefois, le peuple malagasy exprime sa solidarité vis-à-vis d’autres peuples dans la souffrance et cela en tant qu’êtres humains vivant ensemble sur la planète Terre.

Ndrianaivo

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Editorial

  • Secteur en panne !
    En mauvaise posture, le secteur éducatif malagasy va de mal en pis. Tel un navire en panne, en Haute mer, le moteur bloqué, l’équipage perd le contrôle. Le bâtiment tangue de gauche à droite. A la dérive, il risque le naufrage. A l’époque coloniale, l’instruction publique représentait l’un des principaux points d’achoppement du pouvoir en place. A l’aube de l’occupation, le Général Gallieni, premier gouverneur général de Madagasikara, se heurtait à une difficulté majeure : déterminer quel type d’instruction ou quel modèle d’enseignement, devrait être appliqué dans la colonie (Madagasikara) ? Un enseignement élitiste, de haut niveau, ou un enseignement élémentaire, rudimentaire ? Et encore « quelle langue d’enseignement adoptée ? » Deux grandes orientations ont été primées par le Général gouverneur : dispenser un enseignement pour un cursus éducatif de haut niveau pour les enfants des colons. D’où la création des lycées à Antananarivo, le lycée Gallieni (1908) et…

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