Publié dans Editorial

Et les gouverneurs !

Publié le vendredi, 01 avril 2022

A quand l’évaluation des gouverneurs ? Le Chef de l’Etat, en tandem avec le Premier ministre, vient d’achever l’évaluation des membres du Gouvernement ayant logiquement abouti à un remaniement. Les yeux des observateurs à même de simples citoyens vus à travers les médias se tournent désormais et logiquement vers les chefs de l’exécutif des Régions en l’occurrence les gouverneurs.
Nommés dans la vague de l’ardeur de la mise en place du régime Orange en 2019 et 2020, suite aux élections de 2018, les gouverneurs suscitèrent tant d’espoir. Malheureusement, par la force des choses, lequel espoir s’estompe et donne place au doute. Et, au fil des mois, beaucoup d’entre eux s’éclipsent et parfois même brillent par leur absence sur l’écran du radar et deviennent des illustres inconnus du public.
A titre de rappel, le Président de la République Rajoelina, dans la foulée de son discours inaugural au cours de la cérémonie solennelle d’investiture en janvier 2019 à Mahamasina, annonça publiquement que pour booster le développement des Régions, il va incessamment nommer des gouverneurs en lieu et place des chefs de Régions. Ils seront, en toute logique, des hommes et des femmes dynamiques et compétents. Et on va allouer à leur endroit, selon toujours le Président, des crédits spéciaux allant jusqu’à 5 milliards par Région afin qu’ils (les gouverneurs) puissent activer les choses sur terrain. Hormis quelques gouverneurs, inutile de les citer nominativement pour ne pas attiser voire froisser inutilement les susceptibilités, le gros de la troupe se terre ou… somnole quelque part.
A un an de l’échéance électorale en vue du second mandat présidentiel, certains esprits s’inquiètent de la léthargie de la grande majorité des principaux acteurs du développement au niveau des Régions.
Quelques pistes émergent du lot pour nous éclairer davantage. Conflit de compétence sur place.Certains gouverneurs ne parviennent pas à contourner tout au moins à dépasser, comme il se doit, la guéguerre avec les représentants de l’Etat locaux (préfets de Régions, chefs de Districts, etc.) d’une part, et les élus (parlementaires et communaux) de l’autre. Le cas a déjà été réglé, en partie, lors de leur rencontre avec le Chef de l’Etat. Mais apparemment, la situation n’évolue pas. L’ambiance ne se décrispe pas, ce qui bloque le fonctionnement normal des affaires de la Région. Le cas de Mahajanga nous interpelle spécialement. Le torchon brule entre le gouverneur et son entourage avec la députée (vice-présidente de l’AN) et son entourage. L’absence de synergie avec les autorités et les élus locaux handicapent le boom tant attendu. Ensuite, l’incapacité de quelques gouverneurs à gérer les problématiques causées par la crise sanitaire et les perturbations cycloniques récurrentes. Ils n’arrivent pas à maitriser la situation. Et enfin, l’incompétence technique. Certains gouverneurs brillent par leur incompétence pour justement à mener une gestion efficace des actions du gouvernorat. La machine grince et la Région en pâtit. On s’arrête là !
Bon nombre de ces gouverneurs sont des proches compagnons de lutte du Chef de l’Etat Rajoelina depuis les moments chauds de 2009. Toujours est-il qu’il faudrait évaluer ces premiers responsables des Régions de manière à pouvoir prendre les dispositions qui conviennent. Le Président Rajoelina l’a bien souligné que les liens d’amitié ou parentaux n’entrent pas en considération dans la bonne gestion des affaires nationales.
Ndrianaivo


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Editorial

  • Désagrément séculaire
    Antananarivo, la ville basse, vit tous les ans les difficultés humainement gênantes dues aux caprices des eaux en période de pluie. En 1610, quand le Roi Andrianjaka, le demi-frère d’Andriatompokoindrindra, se décida de déménager le chef-lieu de son royaume d’Ambohimanga, à Analamanga, il ne comptait pas, à jamais d’ailleurs, s’installer sur la vaste plaine de Betsimitatatra mais il choisit le site d’une colline hautement perchée surplombant ladite plaine. Un choix délibéré et assumé ! Notons qu’Analamanga n’était pas un lieu inhabité. A son arrivée, des occupants s’y installaient déjà : les Vazimba. Ces derniers y vivaient paisiblement. Au moment où les guerriers – éclaireurs envoyés par le souverain d’Ambohimanga frappèrent à la porte, les Vazimba, premiers occupants de la Colline bleue n’ont pas déployé de la résistance. Ils obtinrent en revanche l’assurance de pouvoir se déménager à Antehiroka.

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