Publié dans Editorial

Justice méconnue !

Publié le vendredi, 15 juillet 2022

Au fait, il y a lieu d’hésiter entre « Justice méconnue » ou « Justice méprise » sinon les deux à la fois ! En tout cas, entre « méconnue » et « méprise », il n’y a qu’un pas, un petit pas, à faire.
Le « Symposium de la magistrature » qui s’est tenu en début de semaine, du lundi 11 juillet au mardi 12 juillet, a terminé ses travaux à la date prévue. A l’initiative de Faravohitra, ministère de la Justice, les magistrats malagasy, du moins leurs représentants à travers l’île, se retrouvèrent au CCI Ivato pour une rencontre ou une concertation nationale, c’est selon, afin de faire ensemble un état des lieux de la Magistrature. Lors de son discours de clôture, le garde des Sceaux, ministre de la Justice, Rakotozafy François, laissait entendre par une déclaration quelque peu sibylline, que la Justice est victime d’un « déficit » de communication.
Rondement malmenée ces derniers temps par des observations très critiques, des tirs croisés de simples citoyens, la Justice concrètement les juges, membres de fait du Corps de la Magistrature, dut se ressaisir. L’opinion n’en peut plus devant des verdicts qu’elle juge inappropriés. La récente « Concertation nationale sur le patrimoine foncier », au même endroit CCI Ivato, n’a pas fait de détail à l’endroit de la Justice malagasy. Les trois-quarts des problèmes évoqués touchent de près ou de loin aux agissements des juges à travers leurs décisions relatives aux litiges fonciers dans les Tribunaux du pays.
Comme on le sait, les Malagasy considèrent les terres léguées par les ancêtres, les « tanindrazana », comme des biens sacrés auxquels ils s’accrochent farouchement. Il s’agit d’une culture ancestrale qui remonte depuis la nuit des temps. La reine Mère Ranavalona n’avait fait que perpétuer cette « soa toavina » en interdisant formellement à ses sujets toute cession des « tanindrazana » aux étrangers (vazaha). Dans la plupart des cas, les jugements rendus par les Tribunaux relatifs aux litiges entre nationaux et étrangers accordent souvent une faveur à ces derniers (des indiens ou des chinois). Evidemment, les nationaux soupçonnent, fortement, l’usage des espèces sonnantes et trébuchantes. Des cas similaires se reproduisent dans d’autres affaires à tel point qu’on ne fait plus confiance aux juges.  En tout cas, on doute sérieusement l’interférence de la corruption dans les jugements rendus. Coïncidence ou non, il se trouve que les fortunés gagnent souvent leur procès au détriment de la partie adverse, mal lotie. Malheureusement, les exemples sont légion.
Le commun des mortels ayant affaire en cours au Tribunal n’est pas en mesure de comprendre, pas forcément, les tenants et aboutissants des décisions des juges. Certes, ils le font au nom du peuple et décident en leur âme et conscience. En principe, les juges ne sont pas tenus de rendre public le pourquoi ni le comment de leurs verdicts. D’où, l’incompréhension sinon la méprise voire la méconnaissance des actes des tribunaux. Ce fossé qui sépare des juges aux contribuables à cause de ce « mur opaque » rend complexe les relations de confiance des concitoyens avec la Justice. On l’accuse de tous mots et de tous les maux !
On a espéré que le Symposium allait détruire cet écran, on attend les résultats.

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Editorial

  • Entre deux bourdes
    Etre le fils d’une ancienne « célébrité politique » et tenter d’exhiber le nom de son père, d’une part, s’aventurer à devenir le premier magistrat de la ville des Mille, de l’autre, relèvent de deux erreurs voire deux bourdes. Entre ces deux erreurs grossières, il faut savoir en profiter pour se frayer le chemin de la victoire. Trois candidats parmi les sept en lice pour conquérir le fauteuil de l’Hôtel de ville d’Antananarivo tentent de « vendre » le nom de leurs pères. Point n’est plus besoin de les citer nommément, on les connait. Ils ont un point commun, aucun d’entre eux n’a eu ou effectué un rôle électif ou une responsabilité quelconque à Antananarivo. Leurs pères respectifs ont été déjà d’une manière ou d’une autre responsables soit étant élus ou étant nommés à Antananarivo-Ville, président du Fivondronampokontany, député ou maire ou au-delà Premier ministre, Chef d’Etat.

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