Publié dans Editorial

Singulier anniversaire !

Publié le mardi, 16 août 2022

Alors que le tout Tanà s’apprêtait à assister ou à encourager les jeunes Ankoay U18 (Garçons) à la finale de l’AfroBasket U 18 à Mahamasina contre les Pharaons d’Egypte, les chrétiens de l’église FJKM de Tranovato- Ambatonakanga célébraient le 185 ème anniversaire de la mort en martyr de Rasalama et des autres martyrs ce dimanche 14 août. Date, jour pour jour, le 14 août 1837, de cet évènement tragique à Ambohipotsy.

Bref rappel historique (source Wikipédia). Rafaravavy Rasalama, 1810 (environ) – 1837, fut membre pratiquante de l’église (en bois) sise à Ambatonakanga. Baptisée en mai 1831, elle participa à la Sainte Cène le 5 juin de la même année à Ambatonakanga. S’inquiétant de l’expansion rapide de la religion des Vazaha (missionnaires LMS) à Antananarivo et périphéries, la reine Ranavalona 1ère décréta l’interdiction de la pratique de la religion chrétienne en 1835 dans son royaume. Raison principale, la reine mère se méfiait de ces chrétiens qui se convertissaient en nombre annonçant ouvertement leur foi et leur soumission à l’égard de Jésus Christ leur « Seigneur » et leur « Roi ». Dans le royaume de Madagasikara, il n’y qu’une seule souveraine à savoir Ranavalomanjaka. Ainsi, tous ceux ou celles qui persistent seront sévèrement châtiés. Beaucoup des croyants dont Rafaravavy n’ont jamais renié à leur foi. Un geste que la reine Ranavalona n’a point du tout apprécié d’où le début des persécutions. Rasalama sera la première mise à mort et d’autres suivront. L’Histoire nous apprend qu’on taxait la reine de sanguinaire surtout de la part des missionnaires. Une vision que des historiens ne partagent pas.

En effet, cet évènement douloureux de l’Histoire de Madagasikara en particulier du christianisme met sur la table du débat la question relative à la souveraineté nationale. Etant profondément jalouse de l’intégrité culturelle et surtout de la souveraineté politique de son pays, la reine mère rejette toute incursion étrangère. La question qui se pose « la reine avait-elle commis une quelconque erreur en interdisant la religion des Vazaha ou chrétienne sur son territoire ? » Pour des historiens voulant garder leur objectivité, la souveraine ne se trouvait pas tellement dans son tort. Elle voit de très mauvais œil l’infiltration du christianisme dans son royaume et pour prendre lieu et place de la religion des ancêtres (Ny fivavahan-drazana) que les missionnaires accusent d’idolâtries (fanompoan-tsampy). Mais aussi d’une tentative des Vazaha d’occuper la terre des ancêtres. La suite de l’Histoire ne donne pas tort à la vision de Ranavalona. En tout cas, tout ce qui s’était produit ne contredit pas la crainte de la reine. La Grande île finira un jour par devenir colonie !

Le débat sur la souveraineté nationale reste toujours d’actualité. L’éclatement de la guerre en Ukraine et la position adoptée par le régime en place suscite l’ « indignation » des grands. Madagasikara maintient la position médiane et refuse malgré certaines pressions de prendre position. Une histoire de faire valoir sa souveraineté. Evidemment, les partenaires occidentaux, les grands pourvoyeurs de fonds de la Grande île « regrettent » la position adoptée des Malagasy mais la souveraineté d’Etat n’est pas à négocier.

Tout de même, il faut reconnaitre l’engagement de Rasalama jusqu’à la mort dans la foi qu’elle croit dur comme fer. Un comportement qui fait réflexion.

Ndrianaivo

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Editorial

  • Opération délicate
    Le faux et l’usage de faux envahissent l’Administration, grand « A » s’il vous plaît, à savoir le domaine général qui englobe tous les secteurs d’activités de l’Etat ou de la République. Faux et usages de faux, du jargon populaire « fosika », faux diplômes ou certificats de fin d’étude gangrènent presque tous les Corps de métier de l’Administration entre autres les départements clés comme l’Enseignement supérieur, l’Education nationale, la Justice, la Régie financière, les Forces de défense et de la sécurité (FDS), etc. Les concours d’entrée dans l’administration publique sont infestés de faux dossiers. Des diplômes de Baccalauréat, de Licence, de Master I ou II se trouvent les plus menacés. Il y a eu même certains de faux diplômes de Doctorat !

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