Publié dans Editorial

Quid de la paternité ?

Publié le mardi, 13 septembre 2022

L’inauguration en grande pompe, aux allures d’une véritable fête populaire, de la RN 6A reliant Ambilobe à Vohémar par le couple présidentiel, crée des vagues et des remous. Et pour cause, la question de paternité des travaux effectués.
La lutte pour revendiquer la paternité de tel acte, de telle réalisation devient virale dans le pays. Elle déchaine des réactions et ravive des rancœurs. Les barons du HVM, anciens tenants du pouvoir, en particulier l’ancien Chef d’Etat et l’ancien président du Sénat, montent au créneau et fustigent les dirigeants en place, le Président Rajoelina en personne. Ils accusent de « voler » la paternité de tel acte.
En juin, quand Rajoelina inaugura la « Rocade de l’Est », allant d’Andranobevava au By-pass (Amoronankona), le camp de Rajaonarimampianina criait au scandale. Les propos tenus par le locataire d’Iavoloha au cours de son discours insinuant que le régime Orange soit à l’origine et à la finalisation des travaux provoquent le tollé général du côté des « cravates bleues ».
A Ambilobe, lors de son intervention, le Chef de l’Etat Rajoelina fait savoir que la réhabilitation des 151 km de la route Ambilobe – Vohémar entre entièrement dans le cadre des réalisations et de la concrétisation de son régime à travers le Velirano. Et la réplique immédiate des anciens du pouvoir, avec en tête Rajaonarimampianina: Ils revendiquent la paternité totale de l’œuvre. Ils taxent l’équipe actuelle au pouvoir de « menteurs » sinon des « voleurs » de … casquette. Stupide bataille entre HVM et TGV ! Plus exactement, de vaines frondes tirées par les losers ! Des attaques en règle contre Rajoelina et compagnie.
Au-delà de ce cafouillage, il importe de mettre en exergue le déficit du principe de la continuité de l’Etat. Il arrive que celui qui commence un chantier ne soit pas forcément celui qui va le conduire à terme. Et cela, au nom de l’alternance, le pilier de la démocratie.
La continuité de l’Etat est un concept difficilement accepté par les politiques. Dans un pays en quête d’une identité, comme c’est le cas dans la plupart des Etats du continent noir, on éprouve une difficulté de continuer l’action entamée par ces prédécesseurs tout comme on n’accepte pas que les autres finissent les travaux entamés et qu’ils signent à leur nom. On préfère ouvrir un nouveau chapitre au lieu de continuer et finaliser ce qui a été ébauché. Et c’est l’éternel départ à zéro dans les départements ministériels.
Au ministère de l’Education nationale, à chaque changement de régime et qu’un nouveau patron débarque, un nouveau programme s’élabore.  C’est l’éternel recommencement ! Dans d’autres ministères, le nouveau régime est synonyme de nouveau code. Nouveau code d’investissement ! Nouveau code minier ! Etc. On abandonne l’ancien sans qu’on ait en main un nouveau, prêt à être utilisé.
Si les cadors du HVM s’en offusquent, qu’ils mordent leur petit doigt. La faute à personne sauf à eux-mêmes s’ils n’ont pas pu finaliser ce qu’ils ont commencé. Ils ne pourront jamais imputer à d’autres leur déroute en 2018. Quand on quitte en cours de chemin, d’autres vont finir ce qu’on a entamé. Inutile de revendiquer la paternité quand on a été mis à la porte sinon botté en touche. Evidemment, d’autres vont relayer et marqueront des buts. C’est la règle du jeu.
Ndrianaivo

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Editorial

  • Problématique nationale ?
    La Grande île manque d’eau ! Contradictoire ! L’eau, cet élément le plus précieux parmi les quatre essentiels pour la vie, à savoir la terre, l’air, le soleil et évidemment l’eau, semblerait nous faire défaut en ces temps-ci ? Pour en devenir une problématique nationale. Le conditionnel est de rigueur. Quelque part, on doute sur la pertinence de la chose. On confond, semble-t-il, la situation naturelle du pays avec les dysfonctionnements de la compagnie nationale JIRAMA et du département de l’eau sur la gestion de cet élément indispensable à la vie. En fait, ce n’est pas l’eau qui manque, c’est la gestion rationnelle qui fait défaut. On n’est pas dans les pays du Golfe où l’océan du sable domine l’environnement ou en plein désert du Sahara où l’eau n’existe pas. Certes, il y a le grand Sud où les pluies se font rares, mais de là à dire que l’eau…

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