Publié dans Editorial

Vote à risque !

Publié le dimanche, 02 octobre 2022

Par 27 voix pour, une abstention et une contre, le Conseil Municipal (CM) de la Commune Urbaine d’Antananarivo (CUA) adopta le vendredi 30 septembre le projet de texte autorisant les taxis-motos à fonctionner légalement. Après de long périple émaillé de débats souvent houleux, les conseillers municipaux de la Ville des Mille ont fini par approuver par vote le projet de texte initié par les pairs du CM membres du Parti Humaniste et Ecologiste Madagascar (PHEM) qui ont élaboré le texte de concert avec les dirigeants du Fitaterana Manampy Fiaraha-monina taxis-motos (FMFM). 

Selon les initiateurs du texte (PHEM et FMFM taxi-motos), la régularisation des taxi-motos présente certains avantages nets axés sur trois points précis à savoir une réponse efficace pour pallier les effets négatifs de l’inflation notamment sur la hausse des prix à la pompe et d’un.  Une des issues pour contourner le problème du chômage, de deux. Et une bonne alternative pour éviter les bouchons de la circulation de la ville, de trois. Trois avantages que l’on ne peut pas sous-estimer en ces temps où la Cité des Mille traverse des moments difficiles. Un ouf de soulagement pour ces milliers de taxis-motos devant « travailler »  dans la clandestinité ! Mais d’aucuns observateurs affûtés ne soient naïfs pour ne pas déceler un risque.

La victoire à l’arrachée du « oui » pour légaliser le métier des taxi-motos dans le périmètre de la Capitale a été obtenue dans une atmosphère d’orage entre le premier magistrat de la ville Naina Andriantsitohaina et la « dame de fer » présidente de l’Association des taxis-ville d’Antananarivo Clémence Rahariniriana. Une saga judiciaire qui a trop duré et trop défrayé la chronique. C’est un coup dur sinon un couteau dans le dos des taximen. Eventuellement pour beaucoup, il s’agirait d’un règlement de compte de l’exécutif de la Mairie contre une adversaire au CM qui au final gêne. Ceci étant, le vote du vendredi 30 septembre, quoiqu’il règle à bon escient certains problèmes, n’est pas sans risque !

On scrute la réaction des professionnels des taxis-ville. On ne peut pas les minimiser ou les ignorer. La circulation à Tanà va être de plus en plus encombrante. Déjà, avant l’autorisation les deux-roues sèment la pagaille. Ils vont dans tous les sens. En dépit de l’assurance que Raveloson Lucianno Donna, président de la FMFM Taxis-motos qu’il veillera à la mise en ordre de ses pairs, il est serait difficile de croire qu’à la longue le bordel et l’anarchie ne soient pas au rendez-vous pour envenimer tout. Les autres moyens de locomotions tels les tricycles, les cyclopousses ou les taxis-bicyclettes feraient aussi un jour leur apparition. 

Ce vote à risque va éventuellement démultiplier le nombre des taxis-motos. Ce serait la confusion car il sera très difficile d’identifier les vrais des faux. Les membres recensés au sein du FMFM seraient de l’ordre de quatre-mille-sept-cents. Rien ne nous rassure que ce nombre reflète réellement la réalité.

En tout cas, la circulation à Tanà irait de mal en pis. La pagaille se compliquera. Les agents de police auront du mal à faire régner l’ordre. A moins que les téléphériques débarquent pour « aérer » l’atmosphère ! Le silence autour de ce projet révolutionnaire n’arrange point l’affaire. Qui vivra, verra ! 

Ndrianaivo

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Editorial

  • Problématique nationale ?
    La Grande île manque d’eau ! Contradictoire ! L’eau, cet élément le plus précieux parmi les quatre essentiels pour la vie, à savoir la terre, l’air, le soleil et évidemment l’eau, semblerait nous faire défaut en ces temps-ci ? Pour en devenir une problématique nationale. Le conditionnel est de rigueur. Quelque part, on doute sur la pertinence de la chose. On confond, semble-t-il, la situation naturelle du pays avec les dysfonctionnements de la compagnie nationale JIRAMA et du département de l’eau sur la gestion de cet élément indispensable à la vie. En fait, ce n’est pas l’eau qui manque, c’est la gestion rationnelle qui fait défaut. On n’est pas dans les pays du Golfe où l’océan du sable domine l’environnement ou en plein désert du Sahara où l’eau n’existe pas. Certes, il y a le grand Sud où les pluies se font rares, mais de là à dire que l’eau…

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