Publié dans Editorial

Absentéisme légendaire

Publié le jeudi, 17 novembre 2022

Démission de la raison. Inconscience générale. Irresponsabilité partagée. Abandon collectif de poste. Ou autre ! Les termes manquent pour désigner correctement l’absentéisme légendaire qui prévaut chez nos Chambres parlementaires en particulier à l’Assemblée nationale en défrayant la chronique. 

La deuxième session ordinaire du Parlement a été ouverte le deuxième mardi du mois d’octobre comme le veut la Constitution. Depuis, les réunions à Tsimbazaza brillent par l’absentéisme des  Solombavambahoaka. L’Hémicycle, presque vide, ne parvient pas à se faire remplir. Rare de trouver un effectif avoisinant la trentaine. Le député Rahasimanana Paul, alias Rossy, s’insurge face à ce qu’il qualifie « d’irresponsabilité flagrante » de ses pairs. Il y a des élus qu’il n’a jamais vu participer aux réunions ni croiser dans les travées du Palais ou du temple de la démocratie. Certains sont constamment en mission d’autres s’absentent purement et simplement sans avoir apparemment des motifs valables. Et le mal s’aggrave et devient pire en raison de l’absence de réaction à temps des autorités de la place. Corporatisme déplacé ou complicité défiant la conscience humaine ?

En réalité, l’absentéisme sinon le vagabondage frisant une légende voire le ridicule et l’insulte à l’Assemblée nationale n’est pas un fait nouveau. Il ne date pas d’hier.  Nos élus censés représenter et défendre les intérêts du peuple à l’Hémicycle manquent cruellement du sens de responsabilité. Ils daignent royalement à prendre conscience ou au sérieux la mise en exécution de la mission dont ils ont promis d’honorer. Le cas actuel dépasse tout de même l’entendement.

Pourtant, le comble de la situation, nos élus parlementaires paraissent trop regardants ou trop jaloux de leurs avantages (rétributions mensuelles et indemnités et d’autres avantages en nature du genre voitures tout-terrain, ticket-carburant et crédit pour  téléphone) persistent et signent, bec et ongles, à les percevoir. Un cas de conscience lamentable ! Une moralité nulle et sans âme !

 Les bêtises de certains de nos honorables élus parlementaires ne s’arrêtent pas là. Ils abusent, du moins  certains d’entre eux, de leur titre de « député ou de sénateur de Madagasikara » pour se permettre à des trafics illégaux des espèces endémiques de la Grande île. De faire partie à des réseaux de prédateurs, de véritables dahalo, sans foi ni loi, qui font des razzias en règle sur les richesses naturelles du pays.

En fait, ils n’ont aucun scrupule à agir de la sorte à cause de cet « inique privilège » à la fois malsain dont ils disposent à savoir « l’immunité parlementaire ». Sous couvert de ce parapluie, certains de nos élu(e)s parlementaires agissent sans souci aucun à fouler aux pieds lois et règlements. Ils bravent et ignorent les lois républicaines. Tout comme s’ils sont au-dessus de la loi !

Bien évidemment, face à ces brebis galeuses, il existe des représentants du peuple dignes de leur rang. Ils prennent à cœur et au sérieux leurs responsabilités. Ponctualité et assiduité aux postes sont leur leitmotiv. Il nous appartient de les féliciter et de les encourager d’aller toujours de l’avant. D’ailleurs, ils sont là pour ça !

Finalement, on apprend que le bureau permanent va prendre des mesures sévères contre ces « mpingitrika ». Ce n’est pas trop tôt ! Le combat pour la relance du pays ne peut pas nullement admettre de faux- bond.

Ndrianaivo

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Editorial

  • Date maudite !
    Treize mai, date à effacer ! Ce samedi, jour pas comme tous les autres samedis, 13 mai 1972, date où les mouvements de grève des étudiants grossis par tous les élèves de la Capitale, prenaient une allure radicale, point de non retour, sur l’Avenue de l’Indépendance, devant l’Hôtel de Ville, baptisée désormais Place du Treize mai. Il y a cinquante-trois ans en ce jour du 13 mai 2025, les Forces républicaines de sécurité (FRS) chargeaient à balles réelles les manifestants à Analakely devant l’ancien Hôtel de Ville. Le sang a coulé ! Il y a eu des morts et des morts ! Les choses allaient se précipiter. Pris de panique sinon aux abois, feu Président de la République Philibert Tsiranana enchaînait des décisions qui aboutirent, au final, à la chute du régime PSD. Le Général de Division Gabriel Ramanantsoa, Chef d’ Etat-major de l’Armée prit les rênes du pouvoir suite…

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