Publié dans Editorial

Empiètement choquant

Publié le lundi, 16 janvier 2023

Attention danger ! L’église foule les plates-bandes des autres. Une entorse qui nécessite vivement le rappel à l’ordre. L’église réformée, Fiangonan’i Jesoa Kristy eto Madagasikara (FJKM), on ne le sait pas au nom de quel  principe et en vertu de quoi, s’est permise de tirer à boulets rouges des dirigeants du pays. Des critiques virulentes et acerbes que le numéro un du pays et les proches collaborateurs au pouvoir ont du mal, vraiment, à apprécier ni en endurer encore moins à digérer.
Un grand culte d’action de grâce a été organisé au Coliseum d’Antsonjombe dimanche par les fidèles des églises FJKM d’Antananarivo et environ et ce aux fins de porter en prière leur président, le pasteur Irako Andriamahazosoa Ammi et sa famille en vue de son  second mandat, en sa qualité de président de la FJKM et en même temps le président du FFKM (fonction tournante) et enfin président de la FFPM (la Confédération des églises protestantes à Madagasikara). Ce fut une grand-messe protestante, version FJKM. Toutes les églises membres de cette dénomination de la Capitale et périphéries ont fermé leurs portes pour rejoindre le Coliseum. Le pasteur Zaka Andriamampianina, pasteur du FJKM de Tanjombato Maritiora de son état et membre du Foibe en qualité de vice-président, a apporté le message spirituel. En fait, l’homélie s’est virée en attaque en ligne voire directe contre les dirigeants en place. Un discours politique, en bonne et due forme, propre d’un opposant. Certes, pasteur Zaka tentait d’user les termes diplomatiques mais un observateur de niveau primaire aurait compris facilement la teneur du sermon.
Plusieurs thèmes ont été passés au crible. Entre autres, les fraudes électorales auxquelles il fait allusion à la victoire du candidat IRD en 2018. Une victoire non méritée dit-il et qui serait à l’origine de la difficulté de décollage économique du pays. Le sermonneur tacle le régime Orange par l’absence de la vérité et de la justice dans le processus de la gestion des affaires nationales ce qui constitue, d’après ce pasteur « opposant »,  un frein à la relance. L’homélie de dimanche remet également en cause l’affluence des aides qui ne contribuerait pas au vrai développement permettant de bien … vivre. Et l’Armée a eu sa « part » aussi. Le pasteur Zaka Andriamampianina fustige la manière avec laquelle les tenants du pouvoir chouchoutent les Forces de la Défense et de la Sécurité. Il se désole du fait que l’Armée bénéficie trop d’un énorme budget et cela pour des raisons faciles à saisir par le commun des mortels, etc.
L’homélie déplacée donc non appropriée du vice-président du FJKM fit le bonheur d’une partie de l’assistance à Antsonjombe et aussi évidemment à la classe politique évoluant dans l’Opposition. Mais, une bonne partie du parterre présent dont les quelques membres du pouvoir venus honorer de leur présence n’ont pas pu s’empêcher de manifester leur dépit. De la part d’un dirigeant de l’Opposition, c’est normal d’entendre de tels langages. Mais, venant d’un chef d’église, on ne peut pas faire taire l’indignation. Empiètement choquant !
Les propos politiques n’entrent point dans la plate-bande des dirigeants d’église surtout au moment de l’homélie. Il serait mieux qu’ils s’occupent de leurs ouailles qui quittent la paroisse pour aller grossir les rangs des Fiangonana Zandriny.

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Editorial

  • Date maudite !
    Treize mai, date à effacer ! Ce samedi, jour pas comme tous les autres samedis, 13 mai 1972, date où les mouvements de grève des étudiants grossis par tous les élèves de la Capitale, prenaient une allure radicale, point de non retour, sur l’Avenue de l’Indépendance, devant l’Hôtel de Ville, baptisée désormais Place du Treize mai. Il y a cinquante-trois ans en ce jour du 13 mai 2025, les Forces républicaines de sécurité (FRS) chargeaient à balles réelles les manifestants à Analakely devant l’ancien Hôtel de Ville. Le sang a coulé ! Il y a eu des morts et des morts ! Les choses allaient se précipiter. Pris de panique sinon aux abois, feu Président de la République Philibert Tsiranana enchaînait des décisions qui aboutirent, au final, à la chute du régime PSD. Le Général de Division Gabriel Ramanantsoa, Chef d’ Etat-major de l’Armée prit les rênes du pouvoir suite…

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