Au cours du lancement du reboisement national dans tout le territoire national à Ilaka-Est, le Président Rajoelina annonçait de nouvelles directives ayant comme noyau central le « sosialim-bahoaka ». Sans ambages, il ordonne d’arrêter ou de suspendre, encore à définir clairement, les travaux de construction d’infrastructures et de se limiter sur les recherches, sur terrain, des solutions aux problèmes vécus par la population.
Les trois années de la Covid-19, la guerre en Ukraine d’il y a un an et les dégâts causés par les intempéries (dépression tropicale, cyclone, etc.) plongent le pays dans un gouffre inextricable, une situation dramatique qui s’exprime par la multiplication par deux ou par trois de la pauvreté. La misère se durcit à tel point que les conditions d’existence de la grande majorité des gens se précarisent et se fragilisent. En effet, la population encaisse en pleine figure des gifles.
En tout état de cause, le navire battant pavillon « TGV » vire à droite et se fixe un nouveau cap désormais focalisé sur le social. Un nouvel objectif que le capitaine tente d’atteindre coûte que coûte. Un ordre formel a été donné à l’équipage du navire, au Gouvernement, d’aller sur terrain et voir ensemble quels sont les moyens pour désengorger le blocus clouant le social du peuple.
Le cap « sosialim-bahoaka » n’est pas étranger à l’esprit des 13 points du « Velirano » du candidat du TGV soutenu par l’ARMADA, en général, et par l’IRD en particulier, il n’en est que la quintessence. En orientant l’axe de la lutte et de la bataille que le régime engage vers le social, le numéro un du pays ne fait que recadrer le parcours dans le bon sens sinon dans le circuit du raccourci. L’engagement mettant au centre d’intérêt le salut du peuple s’avère urgent, très urgent. Il rejoint de fait aux objectifs ultimes du Velirano.
Le choix apparemment judicieux n’occulte pas le débat entre le souci de la vie directe de la population ou le soin accordé à sa condition matérielle. Entre la vie et l’objet matériel, quelle priorité à valider ? On se rappelle de la remarque teintée de sarcasme de certains observateurs « qu’on ne peut pas manger les routes » à l’époque où le régime Ravalomanna misait beaucoup sur les infrastructures routières. A ne pas sous-estimer qu’il existe une corrélation ou un état indissociable entre la vie de l’homme et l’environnement matériel qui l’entoure et qui contribue à améliorer sa vie. A priori, il est difficile d’admettre l’arrêt des travaux des infrastructures dont l’objectif consiste à conforter l’amélioration des conditions d’existence des hommes. Mais quand on arrive à un point précis, à la croisée des chemins où il faudra choisir impérativement entre la vie et la mort, on choisira naturellement et légitimement la vie. Evidemment, on ne peut stopper sèchement les chantiers dont les travaux avancent et qui ont été financés par les bailleurs !
D’ores et déjà, les tenants du pouvoir doivent se concentrer sur le sosialim-bahoaka.
Ndrianaivo