Publié dans Editorial

Gros risque !

Publié le mardi, 21 mars 2023

La Commission électorale nationale indépendante (CENI) invite les acteurs multisectoriels du pays à une concertation, le vendredi 24 mars prochain. Il s'agira, selon le directeur de cabinet du président de la CENI, Jean-Louis Andriamifidy, d'échanger sur la façon de préparer au mieux les élections, afin qu'elles soient apaisées et débouchent sur des résultats acceptés par tous et soient un socle de stabilité pour le pays. Fin de citation. Evidemment, l'initiative a été approuvée et encouragée par des entités comme le FFKM qui, dans sa démarche, priorise la concertation de tous les acteurs politiques du pays. Une  « démarche » que les dirigeants du pays rejettent catégoriquement dans la mesure où elle ouvrira une ou des brèches risquant de déboucher sur un lendemain incertain.

Question de fond, « est-ce une initiative isolée de la CENI ? » ou « une démarche concertée avec les tenants du régime ? » De deux choses l'une. 

Une, le président de la CENI et son équipe auraient pris en toute indépendance l'initiative de réunir autour d'une table les acteurs de différents secteurs du pays afin de s'assurer, dit-on, des élections apaisées dans le cadre des résultats acceptés par tous. Si l'intention est noble et fort louable, il n'empêche qu'elle va ouvrir certainement une brèche dont personne ne sera pas en mesure de savoir l'issue. Selon des observateurs avertis, Andrianarisedo Retaf et compagnie, à travers leur démarche, courent un gros risque. En effet, les commissaires d'Alarobia s'aventurent sur un itinéraire truffé d'embûches et conduisant vers l'impasse. 

Deux, le régime en  place cautionne l'approche d'Alarobia. Ce qui revient à dire qu'il y a un … revirement de position quelque part à Iavoloha. Depuis que les ténors de l'Opposition, soutenus ouvertement par les prélats du FFKM, s'égosillent à une litanie privilégiant une concertation ou conférence nationale, du pareil au même, les tenants du pouvoir leur rétorquent une fin de non- recevoir catégorique sinon ferme. Voilà, tout d'un coup, les cadors du pouvoir donnent leur feu vert. Fortement improbable !

Il faut dire les choses telles qu'elles sont. Entre l'initiative du président de la CENI et comparses d'organiser une « rencontre » entre acteurs multisectoriels pour discuter la manière avec laquelle on va gérer les élections et la conférence nationale voulue par l'Opposition et cautionnée par le FFKM, il n'y a qu'un pas voire un brin de cheveu. C'est une question de termes !

Nul n'ignore point que vu le contexte proche de la surchauffe, toute tentative de convier autour d'une table tous les acteurs politiques (techniciens ou pas) toute tendance confondue, dirigeants et Opposition, dégénère sans faute vers un autre sujet qui n'a rien à voir avec le thème prévu au départ. On voit mal Iavoloha adouber une telle initiative qui risque gros de tout chambouler.

Encore faut-il que les têtes pensantes de l'Opposition vont marcher avec. On connait déjà l'attitude de certains d'entre eux. Le MFM déclare sa volonté de décliner « l'offre ». D'autres claquent la porte ! Ils se méfient qu'il ne s'agisse pas d'un marché de dupes et cela en dépit de la bonne volonté d'Alarobia. Une légitime question se pose, les membres de la CENI sont-ils pris au piège ? Sinon, seraient-ils naïfs à ce point pour ne pas décrypter le risque qu'ils encourent ?

Ndrianaivo

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    Soixante jours ! Telle est la durée de la consigne (militaire) donnée au Gouvernement nouvellement installé par le Chef de l’Etat, le colonel Michaël Randrianirina, assurément avec le consentement des quatre officiers supérieurs avec rang de Président, Hauts conseillers de la République, le colonel Lucien Rabearimanana, le médecin – colonel Manantenasoa Marcellin Zafitasondry Manuelson, le colonel Solofoniaina Rampanarivo et le lieutenant - colonel Gervais Andriamiarisoa. Aujourd’hui, on entame les trente derniers jours. Dans l’Armée, « on obéit d’abord, on discute après ». Et Dieu seul le sait si on aura le temps de discuter après ! Sous la menace de l’épée de Damoclès, sur leur tête, les ministres risquent fort de travailler et d’agir sous pression. Pour un membre de Gouvernement nouvellement nommé, qu’est-ce qu’on peut réaliser en soixante jours ? La tradition républicaine universellement admise, du moins dans les pays ayant un solide ancrage de la démocratie, on se…

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