Publié dans Editorial

En mauvaise posture

Publié le jeudi, 06 avril 2023

L’ancien Chef d’Etat Rajaonarimampianina, invité sur le plateau d’une chaine de télévision privée, le week-end dernier, fit durant trois heures d’affilée un tour d’horizon des affaires nationales.

Suite aux questions sans équivoque ni détours du journaliste, Rajao passa en revue avec une certaine aisance qui frise l’arrogance la situation générale du pays. L’ancien ministre des Finances du Gouvernement de la transition et ancien Président de la République (2014 – 2019) s’est permis durant l’interview de s’asseoir sur le fauteuil d’un titulaire de chaire mention « donneur de leçon ».

Il ne se gênait pas de lancer des piques parfois virulentes sur la manière dont le régime Orange a dirigé les affaires nationales. Selon cet expert-comptable perdu dans les dédales de la politique, le locataire d’Iavoloha commet des erreurs impardonnables dans la conduite des affaires du pays. Soit ! Rajaonarimampianina Hery a-t-il réellement l’étoffe d’un donneur de leçon ? Mérite-t-il vraiment le statut d’un « Raiamandreny » ayant le droit et le devoir de « corriger » ses enfants ?

Force nous est de noter la nécessité de remonter en surface les tenants et aboutissants du mandat de cinq ans de l’ancien Chef de la magistrature suprême de la Grande île,  président fondateur du Hery vaovao ho an’ny Madagasikara (HVM), Rajaonarimampianina Hery. 

Sans ambages, il fallait signaler au préalable que le régime Bleu fut l’un de ceux qui ont fait souffrir le plus la gouvernance dans le pays. Des malversations, des turpitudes et des manigances sous toutes ces formes ont émaillé le mandat de Rajao. Des fauves et des prédateurs sans loi ni foi évoluent dans l’orbite immédiate du noyau central du pouvoir. Trafics frauduleux, détournements, corruption, rétorsion font partie du quotidien, cela dans le cadre d’une impunité sans nom. Le Chef de l’Etat, en dépit des rappels à l’ordre et des signaux d’alarme, passait outre. Apparemment, il ne s’inquiète guère du danger qu’il encourt . La Première Dame, sa douce et sulfureuse épouse, Voahangy Rajaonarimampianina se faisait entourer des hommes et des femmes d’affaires peu recommandables, sans scrupules. Elle se trouve même au cœur de certains scandales et actes indélicats qui ternissent l’image du régime en place. L’entourage immédiat et les proches du couple présidentiel s’enrichissent à une vitesse grand « V ». Des milliardaires qui poussent comme des champignons et qui défient les grands opérateurs économiques du pays.

En face sinon en dessous, le peuple s’appauvrit à la vitesse de la lumière. En cinq années de règne, le pays dégringole et atterrit au plus bas de la cave. Une chute libre qui plonge les vingt-cinq millions de Malagasy dans une tourmente indescriptible et fait rejoindre le pays dans le « club des misérables » de la planète Terre. En effet, nous faisons partie des « 5 Nations les plus pauvres du monde ». Quel grade plutôt quelle honte ! » Drame sur drame, le Président de la République, de l’époque, osait dire qu’il ne voyait pas la pauvreté de ses concitoyens. Tellement obnubilé par les voraces qui l’entourent, Rajao n’est pas conscient de la misère de son peuple. Son piètre score lors de l’élection présidentielle illustre en grandeur nature le rejet catégorique des Malagasy à son retour au pouvoir.

Un tel bilan médiocre ne lui offre nullement l’opportunité de donner des leçons.

 

Ndrianaivo

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Editorial

  • Code de la … rue !
    Nos confrères et consœurs qui font et refont le tour de la ville afin de glaner des informations vraies et en direct ont fait de l’amer constat : il n’y a plus de loi à Antananarivo, pas de code d’hygiène, pas de code la route. Il n’y a que la loi de la rue qui tient ! La population vit sous la loi des barrages. En effet, les barrages font la loi partout ! Des barrages érigés par les Forces de l’ordre afin de limiter strictement l’accès sur certains sites jugés hautement sensibles, interdits au public comme celui de la Place de l’indépendance populairement nommé « Place du 13 mai ». L’objectif évident étant pour les FDS de garantir au mieux l’ordre public et pour les tenants du régime en place de s’assurer le maximum de sureté pour la stabilité. Pour leur part, les grévistes et les manifestants de rue…

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