Publié dans Editorial

Syndrome libyen

Publié le mercredi, 26 avril 2023

Les violentes rafales du « Printemps arabe » de 2011 balayèrent successivement les régimes des potentats  de l’Afrique du Nord. Les dictateurs inamovibles sinon indéboulonnables de Tunisie, d’Egypte et de Libye, respectivement Zine el-Abidine Ben Ali, Hosni Moubarak et le colonel Mouammar Kadhafi ont payé les frais des révoltes populaires. Si les deux premiers ont quitté le pouvoir pour laisser la place chacun à une structure nationale transitoire devant gérer les affaires nationales, le cas du troisième déchu, Mouammar Kadhafi, avait connu un sort différent. La Libye se divisait en deux factions rivales qui s’entretuaient à travers un conflit armé. Le « Conseil national de Transition » composé des rebelles au nord-est et à l’ouest (Tripoli) l’armée régulière fidèle à Kadhafi. Le CNT, reconnu par la communauté internationale dont principalement la France et l’Angleterre, parvenait à occuper Tripoli et mit aux arrêts le guide libyen qui mourut en octobre 2011 dans des conditions infamantes. Mais, la Libye reste partagée en deux forces rivales dont les hostilités sont loin d’être aplanies pour en devenir un syndrome inquiétant.

La « maladie » se propage et atteint de façon dangereuse le reste du continent noir. Ainsi, le « syndrome libyen » touche des pays subsahariens et fait des ravages. Les pays d’Afrique francophones, entre autres, étant les principales cibles pour ne pas dire victimes où l’unité nationale subit des impacts destructifs. Mais, le syndrome libyen attaque sans distinction les autres Etats.

Le cas de Soudan interpelle le groupe des Etats régionaux également la communauté internationale. 

Omar el Béchir, au pouvoir durant trois décennies, fut renversé par un coup d’Etat militaire le 11 avril 2019 sous la pression de la rue. Des contestations populaires presque partout dans ce pays de l’est du continent ont eu raison de la dictature d’Omar el Béchir. Quatre ans après, le pays ne se relève pas. Pire, il est en prise à un rude conflit armé entre deux généraux rivaux au sein du même  pouvoir transitoire. Certains bilans déplorent le nombre des victimes à hauteur de 400 morts. Les deux généraux déploient chacun leurs éléments et s’entredéchirent au grand dam de la population et du pays en général. Khartoum, la Capitale, se vide de ses âmes. Les chancelleries évacuent leur personnel. Le syndrome libyen, la scission des dirigeants en place aboutissant à des hostilités armées, menace sérieusement la sérénité et la paix civile en Afrique. 

Qu’en est-il de Madagasikara ? Au stade où nous en sommes, le pays échappe, pour le moment, à des hostilités qui font parler des armes. Seulement, attention ! Nous avons déjà largement dépassé le stade d’un risque d’embrasement. Les hostilités verbales font glisser inconsciemment vers la ligne rouge. Et la moindre maladresse nous pousse au-delà de la ligne de démarcation. Les ferments sont là ! Le métabolisme politique débouchant vers le pourrissement de la situation paraît enclencher.

La veille d’une échéance électorale cruciale comme c’est le cas justement dans le pays est particulièrement propice à la contamination sinon à l’emprise du syndrome libyen. La sonnette d’alarme tirée par la « Justice et paix » arrive à point nommé. En fait, elle met en garde les acteurs politiques contre toute velléité de nature à provoquer des tensions voire à des hostilités. Actes et gestes à bannir. 

 

Ndrianaivo

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