Publié dans Editorial

Enquête ouverte

Publié le lundi, 15 mai 2023

Le garde des Sceaux, ministre de la Justice, Landy Mbolatiana Randriamanantenasoa, annonce l’ouverture d’une enquête sur les accusations et dénonciations proférées par Raïssa Razaivola.
Reconnue coupable d’une tentative de meurtre, Raïssa Razaivola écope une peine de 7 ans de travaux forcés. Malgré que la partie civile retire la plainte, le Parquet maintient le processus. A la sortie du Tribunal, la condamnée déclarait, urbi orbi, sur la place publique, qu’elle a été victime d’une extorsion, une importante somme d’argent soutirée par des responsables de haut niveau de la Justice. En outre, elle se fit l’objet d’un chantage financier contre quoi elle pourrait sortir « indemne » de cette affaire qui a fait couler beaucoup d’encre. Raïssa aurait décliné l’offre, raison pour laquelle elle a encouru une lourde peine.
La réponse de Faravohitra ne se faisait pas attendre. Le patron dudit lieu, le garde des Sceaux, ministre de la Justice convia Raïssa Razaivola à partager les preuves tangibles sinon écrites. « Les paroles s’envolent … » dit-on. Landy Mbolatiana Randriamanantenasoa a dû remettre les pendules à l’heure en rappelant à Raïssa que toutes dénonciations ou accusations gratuites sont des fautes graves passibles de lourdes peines selon la loi en vigueur. On ne jette pas facilement en pâture de cette façon l’honorabilité de quelqu’un. Parallèlement, la ministre tenait à signaler qu’elle ne mésestime point les allégations de corruption ou autre jetées à la place contre des personnalités quel que soit son degré de responsabilité dans l’Administration notamment judiciaire. Raison selon laquelle elle a décidé d’ouvrir une enquête.
En effet, la bataille contre la corruption en face de laquelle l’Etat s’est engagé ne se limite pas à de belles paroles d’intention, il en faut des actes concrets. Elle-même, à sa prise de fonction, a promis de combattre sans état d’âme cette maladie qui gangrène le corps de l’Etat surtout l’appareil judiciaire. La décision d’ouvrir une enquête pour le besoin d’éclairage sur cette sulfureuse et nébuleuse affaire vient à point nommé et crée un sentiment de satisfaction auprès de l’opinion. Rappelons qu’en croire au limogeage répétitif au ministère de la Justice, ladite affaire a déjà fait tomber certaines têtes au plus haut niveau de l’administration judiciaire.
Toutefois, Madame le garde des Sceaux, ministre de la Justice, nous tenons à vous signaler que nombreuses ont été les enquêtes ouvertes sur des affaires chaudes mais nombre d’entre elles s’évanouissent dans la nature. Elles n’ont pas abouti aux résultats escomptés. Certains observateurs avertis craignent que la démarche ne soit pas une manœuvre dilatoire pour noyer un dossier gênant dans l’eau sinon tuer dans l’œuf certaines affaires risquant de happer de hautes personnalités. Beaucoup d’affaires troublantes partent en fumée après qu’on a ouvert de supposées enquêtes. D’aucuns gardent toujours en mémoire l’horrible « affaire d’Antsakabary » (22 février 2017) qui défrayait la chronique à l’époque. Des vies humaines ont péri, 500 maisons d’habitations ont été incendiées et le ministère de la Sécurité a ouvert, disait-on, une enquête. Jusqu’à présent, personne n’a vu ni connu la suite ! D’autres cas ayant connu le même sort existent.
Les concitoyens veulent bien admettre la bonne volonté de Madame la ministre. Seulement, on n’ose pas y croire à moins que le nouveau patron de Faravohitra fasse l’impossible pour aller au-delà des éventuels blocages !

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Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

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