Publié dans Editorial

Site interdit !

Publié le lundi, 06 novembre 2023

Tenez-vous bien, nous ne nous trompons pas de genre ni de terme. On veut bien évoquer d’un … site interdit mais non pas d’une … cité interdite.

Durant la Chine impériale, ce pays multi-millénaire, l’empereur, sa famille et la cour vivaient dans un espace clos, beaucoup plus que le périmètre d’un palais, dans une « cité » entourée d’une forte muraille. Il est formellement interdit à tout sujet d’y pénétrer pas même de passer tout près. Un endroit sacré et donc interdit à tout le monde ! On l’appelait ainsi la « Citée interdite ».

Chaque pays ou région a son lieu sacré où il est formellement interdit d’y pénétrer pas même de passer tout près. Un endroit tabou, « tany fady », au commun des mortels ! Un acte de profanation, un délit gravissime, est passible d’une sanction extrême ou capitale. A l’époque royale, le « rova » où habitait le roi ou la reine fut strictement interdit à tout sujet d’y entrer sans être formellement autorisé sinon on encourt la peine capitale. Les gestes téméraires d’intrusion sont sévèrement punis. De même les sites sacrés, les « doany », pour des cultes dédiés aux ancêtres ou à des vazimba.

Suite aux rafales de la mondialisation emmenant avec elle un vent nouveau, la démocratie, soufflant presque partout même dans les pays réputés fermés, il existe un site en pleine ville où des mouvements d’émancipation ont lieu. Des lieux où le peuple s’exprime pour manifester ses mécontentements ou son soif de changement. 

Madagasikara n’échappe pas à la règle. Le « Kianjan ‘ny 13 may », le site historique et emblématique pour défaire un régime et mettre en place un autre incarne la démocratie.  Un lieu chargé d’histoire et synonyme du renversement du pouvoir en place et d’installation d’un autre nouveau. De 1972 à 2009 en passant par 1990 – 91 et 2002 les Présidents Tsiranana, Ratsiraka et Ravalomanana passèrent à la trappe. 

Mais depuis que la Grande île a mûri, politiquement parlant, les manifestations de rue ayant comme centre de gravité le site de la « Place du treize mai » à la fois le point ultime de la « lutte », n’ont plus leur raison d’être. En 2013 et 2018, deux régimes démocratiquement élus prennent place. Une alternance respectant les normes requises a eu lieu. Et depuis, le pays rejoint le concert des Nations … fréquentables. D’ores et déjà, il n’est plus question d’investir ce site pour des raisons quoi que ce soit. Désormais, il va falloir passer par les urnes comme dans tout pays démocratique.

Le réflexe d’investir le « Kianjan’ny 13 may » à chaque problème est révolu. Il ne faut pas que le pays soit victime d’un éternel retour en arrière, d’une marche arrière sans fin. Le pays se dirige vers une date cruciale à savoir la consultation populaire afin de désigner le dirigeant à la magistrature suprême de la Nation pour les cinq ans à venir. Seul le verdict des urnes tranchera légitimement tout conflit politique.

Au moment où Madagasikara reprend son rythme de redressement, toute dérive de déstabilisation est formellement interdite. Le site du 13 mai doit changer d’attribut sinon revenir à son rôle normal.

 

Ndrianaivo

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Editorial

  • Un phare
    « Je voudrais être un phare qui voulais illuminer les démunis et leur apporter la lumière », telle est la déclaration, érigée en confession de foi, de Harilala Ramanantsoa, porte étendard n° 7 de l’IRMAR – UPAR aux communales et municipales d’Antananarivo-Renivohitra prévues le 11 décembre prochain. A l’issue d’un culte d’action de grâce et de louange au temple du Palais de Manjakamiadana, Harilala Ramanantsoa répond à la question des confrères pourquoi a-t-elle choisi ce site historique pour organiser un culte qu’elle devait déclarer ainsi. Qu’est-ce qu’un phare ? Le Robert le définit en ces termes « une tour élevée sur une côte ou sur un îlot, munie à son sommet d’un feu qui guide les navires ». Sur un véhicule, c’est un feu à longue portée pour offrir la meilleure visibilité la nuit au conducteur.

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