Les membres de la Force de défense et de sécurité font partie des mieux lotis de tous les agents de l’administration publique. Militaires, gendarmes et policiers perçoivent en tout et pour tout des émoluments plus consistants, en numéraires et en nature, que n’importe quel agent de l’Etat mieux que les enseignants dont la tâche et la mission ne sont pas des moindres par rapport aux agents en uniforme. Une situation inique héritée du régime socialiste, militaro-civil, de la Deuxième République. Un Etat policier sinon répressif du même genre que celui des régimes totalitaires des pays de l’Est dans lequel les militaires et les policiers sont au premier soin. Ils jouissent des avantages inouïs. Un Etat aux abois qui doit faire face en permanence aux manifestations de la population dénonçant la dictature. Si durant la Première République, le Président, un enseignant de son état, prenait soin des instituteurs et autres corps de l’Education, pendant la Deuxième, le Chef de l’Etat, un militaire, gâte les hommes de la caserne et ceux du camp. Et pourquoi ? En fait, les FDS sont là pour maintenir en place un régime honni. Mis de côté, le ministère de la Défense, les gendarmes et les policiers s’étaient vu octroyer chacun un ministère. Et l’héritage demeure jusqu’à nos jours. Sous d’autres cieux, dans les Républiques dignes de la démocratie, il n’y a que la Défense qui fait partie du Gouvernement. Les autres notamment la Police, étant des fonctionnaires, se trouve sous tutelle du département de l’Intérieur. Ceci dit, chez nous, militaires, gendarmes et policiers sont les mieux traités de la République. Peut-être parce qu’ils sont là pour défendre le … régime ! Un certain Marc Ravalomanana en avait fait les frais parce que, disait-on, il n’avait pas su choyer la caserne et le camp. Une pertinente question se pose à quand la fin de cet « Etat policier » ?
Malgré ces énormes avantages, certains de ces individus en uniforme censés protéger la population se livrent à des actes délictueux et honteux. Impardonnables et intolérables, ils dévient totalement du droit chemin. Le fait d’être en collusion avec les bandits de grand chemin place ces hommes en uniforme dans une situation inconcevable. Fournir des armes d’assaut ou de guerre aux voyous sans foi ni loi constitue un délit qui dépasse l’entendement du simple quidam, du commun des mortels. Un fait plus dangereux et plus répréhensible que celui de l’acte criminel en soi.
Ankazobe et environs, au même titre que les autres régions, la population vit dans la terreur. Les récurrents kidnappings rendent complexes l’existence des pauvres gens vivant à la campagne. Terrorisés et livrés à eux-mêmes, ils ont quitté leur habitation pour s’enfuir dans la forêt.
Les FDS ne peuvent ne pas prendre des mesures draconiennes afin de mettre hors d’état de nuire ces brebis galeuses. Certes, des efforts ont été fournis. Seulement, les énormités de ce genre ternissent tout.
Ndrianaivo