Publié dans Editorial

La question !

Publié le samedi, 28 décembre 2024

L’espoir serait-il permis ! L’Assemblée nationale, réunie en séance plénière votait le lundi 2 décembre la mise en place de la « Commission spéciale de mise en accusation » auprès de la Haute Cour de justice (HCJ) dont l’élection du président.

Les députés présents ont élu à l’unanimité le candidat présenté par le groupe parlementaire Isika rehetra miaraka amin’ny Andry Rajoelina (IRMAR) Haja Resampa, le députe IRMAR élu dans le Menabe (Morondava). Il succède à ce poste, très délicat, à Honoré Tsabotokay, présidant la Commission de mise en accusation lors de la précédente législature, député élu dans la Circonscription de Vohipeno (Sud-est).

 

La question qui surgit immédiatement à l’esprit : pourrait-on ainsi escompter au fonctionnement normal de la Commission ? C’est la question ! La Commission de la mise en accusation auprès de la HCJ a été bloquée durant la mandature précédente. Pour cause, les 25 députés membres de la Commission n’ont pas jugé utile d’enclencher le processus de mise en accusation auprès de la HCJ des dossiers qui leur ont été soumis. Honoré Tsabotokay se complaisait à réitérer le dicton devenu viral à chaque fois que les journalistes lui posaient la question « pourquoi » en ces termes «  mieux vaux punir un juste qu’emprisonner un innocent ! ». Et le processus de mise en accusation de tous les dossiers fut bloqué ! Aucun  des anciens hauts dirigeants happés dans des allégations de détournements ou autres délinquances financières n’ont été inquiétés. Ils jouissent indûment d’une liberté de manœuvre. C’est un échec total vis-à-vis de la lutte contre la corruption visant la bonne gouvernance. Une honte de la République ! Les partenaires techniques et financiers (PTF) et les éventuels investisseurs potentiels cachent difficilement leur ressenti dominé par la perplexité. Ils ne parviennent pas à saisir « pourquoi les parlementaires bloquent-ils la lutte contre la corruption et toutes autres allégations de détournements et de mauvaise gouvernance ? ».

Haja Resampa, à l’issue de son élection à la tête de la Commission, affiche apparemment sa volonté de faire bouger les choses. Seulement, une petite phrase qu’il avait glissé laissent tout de même hésitants les observateurs « je ne vais pas décider seul, nous allons voir ensemble… ! ».

Toutefois, au-delà de tout soupçon qui pourrait être vain, laissons-nous emporter par l’espoir que la nouvelle Commission spéciale de la mise en accusation auprès de la HCJ aura la volonté… politique d’inverser la vapeur, la tendance. En tout cas, les déclarations des hauts dirigeants ainsi que leurs actes ces derniers temps portent à croire que la bataille contre la corruption se verra renforcée durant ce second mandat du Chef de l’Etat. D’autant plus que les PTF et les investisseurs potentiels font la pression au sommet de l’Etat pour qu’il y ait une visibilité touchant à une avancée constatée sur la lutte. La corruption doit nécessairement reculer voire anéantie. C’est l’une des conditionnalités essentielles des bailleurs. Un pays englué dans les affres de la corruption n’aura aucune chance réelle d’avancer. Tous les réseaux et ramifications entretenant cette « gangrène » ne méritent point d’exister. On doit les détruire jusqu’à la racine.

La nouvelle Commission sera-t-elle la bonne ? Haja Resampa et son équipe auront-ils le courage d’ébranler le système ? La question !

 

Ndrianaivo

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Editorial

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    La Grande île «retombe de nouveau » dans l’implacable piège de la crise politique. L’image flagrante de quelqu’un qui marche sur le fil d’un rasoir, d’un fil-de-fériste ou d’un équilibriste qui joue au prix de sa vie à une altitude proche de la pointe de la Tour Eiffel colle sur les réalités du pays à ce moment précis. La moindre maladresse sinon d’inattention, on risque le pire !

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