Publié dans Editorial

Quelle conduite à tenir ?

Publié le mardi, 18 février 2025

S’il faudrait le refaire, on le fera ! Un axiome bien de chez nous affirme « on n’enterre pas une louche pour une fois la cuisson de riz ratée » (Raha indray mandeha no manta vary, tsy andevina sotro be »).

Madagasikara a raté sa toute première candidature au poste de président de la commission de l’Union africaine. Un fauteuil prestigieux chargé de diriger l’administration de l’UA à son siège à Addis-Abeba. C’est l’exécutif de l’Union dont la mission principale consiste à mettre en œuvre la politique générale de l’organisation continentale. Les voix obtenues au troisième tour par Richard Randriamandrato, candidat présenté et soutenu par Madagasikara, suffisent à reconnaitre la défaite… Alors que les deux autres candidats ont obtenu chacun 25 et 21 points. Un « revers » selon certains observateurs ! Quelle conduite à adopter !

D’abord, il faut accepter sans état d’âme la défaite. Le comportement d’un mauvais perdant n’est pas digne de quelqu’un qui veut aller loin. Il faut l’admettre qu’il s’agissait d’un « revers de la diplomatie malagasy ». Une diplomatie qui tente de se frayer un chemin dans le concert des Nations. Dans un sens, on a l’impression d’avoir été abandonné. Les voix obtenues montrent que nombre de pays qui se montraient auparavant partants à la candidature malagasy, entre autres de l’océan Indien, de la SADC, des pays francophones, n’avaient même accordé leur voix. Leçon à retenir : il ne fallait pas se fier aux apparences, aux gestes et termes … diplomatiques !

Reconnaître sa défaite signifie implicitement admettre qu’il y ait des manquements à combler. Il ne faut oublier que la Grande île vient tout juste de sortir du club des « pays indésirables ». Il est difficile de se débarrasser de l’image de « putschiste » dont le pays portait depuis les évènements de 2009 à 2014. Une fausse image que certains ennemis du pays persistaient à coller sur notre peau. Les instabilités politiques  depuis la crise politique de 1972 ne s’effacent pas facilement du jour au lendemain. Ce n’est que depuis 2014 que le pays entre dans l’ère de l’alternance démocratique. La première chose à faire consiste donc à soigner diplomatiquement notre image. C’est un travail de longue haleine. Djibouti qui est le pays d’origine de l’heureux élu est un exemple de pays stable en Afrique. Ali Mahmoud Youssouf, le nouveau président de la commission fut ministre des Affaires étrangères de Djibouti pendant … 20 ans avant de rejoindre son nouveau poste à Addis-Abeba. Une longévité qui défie les tendances pernicieuses à renverser le régime en place dès la moindre occasion. En tout cas, Ali Mahmoud Youssouf doit être quelqu’un d’habitué du siège de l’UA.

Par ailleurs, on doit avouer que nous nous sommes précipités au dernier moment ! Ce n’est point en quelques semaines de tournée qu’on puisse convaincre les pays et même les supposés être amis. Et encore, pas tout le monde mais quelques-uns des pays francophones en occultant les anglophones ! Certainement, Djibouti ou Kenya ont dû déjà préparer discrètement, par silence, leur « campagne ».

En somme, il ne faut pas avoir honte de son échec. L’essentiel c’est repartir du bon pied tout en corrigeant en cours de route.

Ndrianaivo

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Editorial

  • Austérité, es-tu encore là !
    Une crainte ou anxiété ? Au rythme où vont les choses ces derniers temps, des observateurs inquiets se posent la juste question « l’austérité est-elle encore un sujet de pointe d’actualité ? ». Aurait-elle raté le train de la Refondation ? S’il existe un passage qui aurait le plus capté l’attention à travers deux discours solennels du Président de la Refondation de la République, le colonel Michaël Randrianirina dans deux endroits différents, à Ambohidahy et à Iavoloha, concerne la nécessité absolue de bien gérer la caisse publique. Le colonel Président a martelé qu’il faille réduire les dépenses publiques, les dépenses d’Etat au profit des domaines prioritaires et urgents à savoir, entre autres, les dépenses liées à l’énergie et les dépenses relatives au besoin de la population, des agents de l’Etat en situation dérisoire.

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