Publié dans Editorial

Education complète !

Publié le vendredi, 09 mai 2025

Un sujet délicat ! Une initiative pilote mise sur les rails par le département de l’Education nationale (MEN) en partenariat avec le Mouvement malagasy pour le planning familial (MMPF) dans le cadre du Programme d’appui aux droits et la santé sexuelle et reproductive (PADSSR) dont le lancement officiel s’est tenu ce lundi 5 mai à Antaninarenina – Antananarivo.

L’initiative vise à étoffer les jeunes y compris les adolescents (élèves) sur les risques qu’ils encourent  dans les aventures précoces aux rapports sexuels. En effet, le projet pilote a pour but de réduire les grossesses prématurées, la propagation des infections sexuellement transmissibles (IST) qui ont malheureusement tendance à s’intensifier surtout dans les milieux populaires et de promouvoir l’autonomie des jeunes en matière de santé reproductive. Louable initiative !

 

D’emblée, quand on parle d’éducation sexuelle, on touche ainsi à un sujet délicat. Tout ce qui entoure le sexe, un sujet strictement intime donc tabou pour l’ensemble de la population malagasy notamment chez la communauté de base, il faut aller sur la pointe des pieds. En effet, on marche sur des œufs. Dans certaines familles issues des couches populaires, il est strictement interdit d’en parler en public. En famille, les parents évitent d’en évoquer directement à leurs enfants. La mère parle très rarement ce sujet tabou à sa fille. En classe, les enseignants vont avec doigté.

L’éducation sexuelle figurait dans les programmes scolaires depuis la Première République. Au tout début, l’initiative essuyait des critiques sinon des réticences virulentes de la part des parents et également de la part des responsables d’église qui y voient une entorse inadmissible au respect du tabou et une incitation à la débauche. Ce fut une tentative risquée et difficile. Ibidem avec la promotion de l’usage des préservatifs, des condoms, suite à la propagation des maladies vénériennes notamment parmi les jeunes, les autorités religieuses fustigent la pratique, toujours pour le risque d’incitation à la débauche. Un moment, les autorités publiques ont dû se soumettre en reculant, quelques pas en arrière. Mais, ce fut un recul stratégique. Quand les choses se tassent, le programme reprenait dans les établissements scolaires en ciblant d’abord les élèves du secondaire Niveau deux (des lycées). Pour éviter les boulets rouges, on a dû l’intégrer au sein de la matière « Science de la vie et de la terre » (SVT). Toutefois, il ne s’agit pas d’une Education sexuelle complète (ECS).

Les statistiques affichées d’une année à l’autre par les organismes onusiens sont alarmantes. Les indicateurs sur les IST chez les jeunes et les grossesses précoces sont préoccupants. En 2023, le secrétariat exécutif du Comité national de la lutte contre les IST-Sida a signalé une hausse des cas de VIH en particulier chez les jeunes. En 2024, le Fonds des Nations Unies pour la Population (FNUAP) publie un article selon quoi plus de 40% des jeunes filles sont enceintes ou ont déjà au moins un enfant avant l’âge de 18 ans, etc. La situation s’avère alarmante et préoccupante.

L’ECS devient ainsi une urgence nationale. Le ministère de l’Education nationale se trouve en première ligne au front de la bataille. Etant entendu l’immensité et la complexité du défi à relever, le MEN ne peut lui seul affronter la lutte. Le partenariat avec d’autres organismes s’impose dont le MMPF.

 

Ndrianaivo

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Editorial

  • Signal fort (III) 
    Jean louis Andriamifidy bouscule ! Le président du Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) secoue le « système établi » afin d’éveiller la conscience et l’âme des premiers responsables dont en premier lieu les parlementaires notamment ceux de Tsimbazaza pour enfin mettre le holà à la corruption et l’impunité. Sur ce point, le président du CSI ne s’est pas trompé d’adresse. Il sait très bien à quelle porte frapper. Jean Louis Andriamifidy, président du CSI, en chair et en os, se présente devant les députés à la tribune de l’Assemblée nationale, leur demandant de prendre leurs responsabilités devant la nation. Concernant la lutte contre la corruption, il ne fallait jamais méconnaître qu’il existe deux catégories de corruption c’est-à-dire deux types de corrupteurs : le commun des mortels, les menus fretins et les membres du pouvoir à savoir élus parlementaires, anciens ministres ou en exercice, chefs d’institution anciens ou en…

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